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Disques

Dick Annegarn – Approche-toi (1997)

Dick Annegarn - Approche-toi

L’une des raisons principales qui nous a décidé, au sein de la rédac de POPnews, à nous pencher sur la discographie de Dick Annegarn est que l’on devine que pour l’amateur type d’indie pop, la musique de l’excentrique troubadour peut paraître trouble, à l’instar de sa nationalité (néérlandaise, belge, française ?). Nous-même, rédacteurs, ne nous sommes pas donnés la peine de nous pencher sur le cas Annegarn jusqu’à tout récemment – mais on se rattrape bien !

L’album Approche-toi, paru en 1997 sur le label Tôt au Tard, signe le retour du grand blond à lunettes sur le devant de la scène suite à son pied de nez au monde du showbiz en 76 et à la parution d’albums plus ou moins autoproduits, sortis en catimini entre temps.

Approche-toi, c’est aussi l’occasion pour les personnes qui n’avaient pas vingt ans, les cheveux longs et des pats d’eph en 1973 (année de sortie de Sacré Géranium) de découvrir Annegarn, son jeu de guitare au fingerpicking percussif, ses arrangements de cordes, de cuivres ambitieux (signés ici Joseph Racaille, collaborateur de Thomas Fersen), sa poésie sans pareille, surréaliste mais les pieds bien ancrés sur terre. La Terre avec un grand t, celle que l’apatride Annegarn a arpenté durant ses années de vaches maigres. Le morceau Rabbi Jesus et les arrangements arabisants d’Approche-toi montrent l’attachement au Maroc où Annegarn séjourne régulièrement. Le farceur Les Tchèques et le dramatique Attila Joszef prennent racine dans l’Europe de l’est, chacun à leur manière. Le blues mineur Send My Body Home rappelle que l’artiste puise avant tout son inspiration dans la musique anglo-saxonne, dans Bob Dylan, dans Kevin Coyne.

Mais surtout, dans Approche-toi, certaines chansons ne sont localisables sur aucun atlas. Ce sont les plus belles, les plus poétiques. Il Pleut, Orbre et leurs arrangements de cordes dignes de ceux signés Robert Kirby sur le Five Leaves Left de Nick Drake, les lunaires Buvant Seul et C’est Dans Les Rêves, autant de portes d’entrée idéales dans l’univers d’un artiste inclassable, indomptable mais assez essentiel.

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