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Disques

Philippe Crab – Necora Puber

Philippe Crab - Necora Puber

C’est l’histoire du rat des villes et du rat des champs : Philippe Crab, qui jusque-là nous avait offert des albums plutôt électriques et citadins, revient (avec ses compagnons de label du Saule) avec un album acoustique et bucolique. Il faudra un jour qu’on se demande sérieusement pourquoi, dans notre imaginaire collectif, l’électricité est liée à la ville et la musique acoustique à la campagne mais le fait est que Crab lui-même, à travers la lecture de ses titres nous indique que cet album a tout d’une partie de campagne, voire d’un déjeuner sur l’herbe. « Ricochets », « Etang », « Fagots », cette ballade dans les bois a tout d’intemporel ! Ou pourrait, comme la peinture de Monet, renvoyer à l’art et à la littérature du XIXème siècle, à une certaine idée du romantisme et de l’enfance comme peut l’évoquer ce « Madeleine » à la saveur toute proustienne.

De plus sur « Necora Puber », Philippe Crab aère ses textes, auparavant très denses. Il les place toujours cependant, mais avec plus de retenue désormais, au centre de ses morceaux. Le format est en effet plus chanson que pop mais le musicien sait placer dans ses compositions quelques ingrédients folk ou rock : à commencer par les mélodies issues d’une tradition de balladins (tradition qui chemine du Moyen-Age aux années 1970) ou par ces guitares acoustiques précises et mélancoliques qui peuvent (comme sur « Averse » ou sur « Trains » par exemple) évoquer Nick Drake. Sur « Etang », toujours en version acoustique, Crab et ses camarades (Léonore Boulanger et Jean-Daniel Botta) déconstruisent habilement le morceau, une belle réussite.

« Necora Puber », c’est le nom latin de l’étrille, ce petit crabe commun des côtes atlantiques ; un clin d’oeil pour marquer un album introspectif et sobre dans lequel on retrouve l’essence d’une chanson alternative et élégante.

 

PS: ci-dessous, la très jolie vidéo de « Trains » (dans laquelle le soin apporté à l’image rejoint celui apporté au son) – vidéo de Greg Bod.

 

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