Coup de chance, l’acte officiel de naissance du Club Electric, club rock et de bon aloi, se fait sous de magnifiques auspices : temps magnifique, température clémente, il ne manque rien pour que la soirée soit belle. Une bière fraîche dans la main, il faut descendre dans la cave pour y voir les jeunes de Vundabar, précédés d’une réputation flatteuse.
Ils vont vite s’en montrer dignes d’ailleurs. S’ils donnent l’impression d’avoir collectionné les heures de colle au lycée, ils en ont alors tiré partie pour écrire de sacrées chansons, entre hymnes power pop sous les 3 minutes, effluves psychédéliques et attitude slacker, il n’y a rien à jeter.
Très bons musiciens qui plus est, ils dégagent un talent évident et une bonhommie qui les rend plus que sympathique, ajoutant au plaisir légitime ressenti à l’écoute de “Holy Toledo” (gros gros tube en devenir), “Greenland”, “Troubadour” ou “Kalidasa”. Une belle performance pour un trio qui a tout pour se produire rapidement sur de grandes scènes.
Passé un interlude des plus agréables, entre un DJ Set et le showcase des locaux de Docteur Culotte (et le guitariste Sol fâché avec ses cordes, avec une deuxième casse de ce côté-là), retour dans la cale pour Archie Bronson Outfit, qui ne va pas s’embarasser de fioritures pour cette grosse heure, tout en lourdeur, fumée et riffs bien saignants. Le son n’est certes pas très subtil, mais il fait bien passer la puissance qui anime le trio, salement furieux sur leurs instruments, ce qui contraste avec leur flegme relatif. Si le dernier album du groupe, “Wild Crush” est forcément bien représenté au niveau de la setlist, c’est parce que ses titres n’ont rien à rougir des tubes surpuissants que sont “Cherry Lips”, “Dead Funny” ou “Dart for My Sweetheart” issus de “Dergang, Dergang”, “Coconut” l’album de 2010 étant moins représenté. Toujours est-il que le groupe enchaîne, enchaîne, quitte à paraître un peu monolithique sur scène, tendu vers l’objectif d’une prestation tout en tension, avec des montées en puissance de cette machine de guerre d’une simplicité biblique guitare-basse-batterie, sur “Two Doves on a Lake” ou “We Are Floating” impossible de ne pas headbanger, quitte à ralentir par instants le rythme (“Love to Pin You Down”), histoire de laisser aussi le public respirer alors que la température monte dans la salle. Quelques remerciements et un rappel plus tard, le groupe quitte la scène, avec derrière lui les fans de la première heure (le premier rang, très enthousiaste) et fort probablement de nombreux et nouveaux autres. Le Club Electric a eu le nez creux !