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Disques

James – La Petite Mort

James - La Petite Mort 

Pour un groupe qui a pu naviguer entre l’arène (beaucoup, mais avec un bonheur certain, ce qui n’est pas donné à tout le monde), la chambre (si ce n’est l’alcôve), voire un peu le (grand) feu de camp, on aurait pu penser qu’un album intitulé « La petite mort » allait logiquement pencher pour l’option 2. Mais on ne se refait pas, et l’entrée en matière est dans un style caractéristique, avec l’excellent « Walk Like You », plutôt épique. Quoique le terme soit un peu réducteur, car pour puissant qu’il soit, le morceau reste veiné de sensibilité, avec un texte marqué par la perte récente de la mère Tim Booth (puisqu’en fait de « petite mort », c’est bien de la vraie dont il s’agit ici). On n’en dira pas autant « Curse Curse », machine dance beaucoup plus premier degré, visiblement taillée pour le live, mais qui risque de faire grincer quelques dents chez les fans.

Il faut ensuite un peu de temps pour corriger le tir, en partie avec « Moving On » (qui aurait mérité un traitement plus délicat), et pas vraiment avec « Gone Baby Gone ». Il faut donc attendre le refrain du single « Frozen Britain » pour mieux s’y retrouver. A partir de là, la seconde moitié du disque ralentit un peu le tempo, ce qui du coup évite de trop sombrer dans les excès cités plus haut, avec en ce qui me concerne une préférence pour « Interrogation », plus sensible et appuyé sur des synthés plutôt émouvants, et « Quicken the Dead » dont l’intro mixe joliment piano et trompette. « All I’m Saying » finit la boucle avec une énergie plus classique, malgré là encore un texte hanté par la perte (une amie proche de Tim Booth en l’occurrence).

Voilà donc un album qui peut légitimement inquiéter par ses appels vers le coté obscur (ces passages boursouflés que James avait généralement su éviter par le passé), mais réussit aussi d’une certaine façon à rassurer sur l’inspiration et les capacités d’écriture du groupe (ou sur sa flamme, si on veut faire court). Et je me dis, en comparant, au hasard, avec l’indifférence qu’a suscité chez moi le dernier Pixies, que parmi les-groupes-dont-j’ai-encore-des-cassettes, il y en a qui ont quand même mieux vieilli que d’autres.

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