Il y a 2 ans environ, Will Stratton était passé à Bordeaux, et par le retard pris dans la soirée s’était retrouvé à jouer seulement 15 minutes, devant un public clairsemé. Rien de tel en ce lundi de mai au Rocher de Palmer, la salle inaugurant par la même occasion ses soirées Unplugged. Un micro, une chaise et sa guitare, il n’en faut pas plus pour l’Américain.
Auréolé de la très grande réussite de son dernier disque “Gray Lodge Wisdom”, Will Stratton a une fois de plus séduit. Sans esbroufe aucune, le musicien, brillant par sa simplicité, a offert une heure d’un set magnifique. Technique de guitare à la fois très aboutie et fine qui n’envahit pas les chansons et voix douce font des histoires qu’il nous narre (parfois sur la maladie qu’il a affrontée, sur l’envie de vivre) un beau moment. Il y a du Nick Drake en lui, aussi du Sufjan Stevens, mais aussi une volonté d’être lui-même, sans forcer, avec son histoire, son caractère, la douceur qui émane de lui (il s’excuse presque du soleil que ma compagne et moi avons dans les yeux, « grâce » à la baie vitrée !). S’il n’y a plus la batterie, les arrangements des disques, la virtuosité de Will Stratton a amplement compensé, et des titres comme “Gray Lodge Wisdom”, “Wild Rose” ou “Long Live the Hudson River” ont su offrir toute leur grâce, pour faire de cette heure un très beau moment.