Ceux qui avaient eu la chance d’entendre le premier album du duo américain guettaient avec impatience le retour d’Orcas. Benoît Pioulard et Rafael Anton Irisarri (The Sight Below) raniment aujourd’hui leur projet commun le temps d’une deuxième livraison conçue avec l’assistance de Martyn Heyne (Efterklang) et Michael Lerner (Telekinesis). Alternant plages instrumentales abstraites et chansons dream-pop majestueuses, “Yearling” est un disque qui prend en quelque sorte le pari de réconcilier amateurs d’ambient et fans de rock indé. Le challenge est pour le moins relevé, mais Orcas maîtrise suffisamment bien son sujet (une écriture solide, un travail audacieux sur le son) pour éviter le piège de la dispersion. Surtout, le tandem ignore toute sensiblerie au moment de s’engager sur la voie de l’émotion : le single “Infinite Stillness” ou le renversant “Half Light”, sur lequel le chant de Pioulard évoque l’indispensable John Grant, font partie de ces chansons accrocheuses et subtiles qui dévoilent un peu plus de profondeur à chaque réécoute. Elles servent également de porte d’entrée vers un univers intrigant, où l’auditeur navigue sans cesse entre rêve et réalité.
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