Le point de départ fut New York, qu’a arpenté Mathieu Hocine, le Français derrière Kid Francescoli, pendant 2 mois en 2009. Il y prend goût, s’y plaît, y rencontre Julia. Ils tombent amoureux, puis se séparent. Rancœur ? Non, il reste ces 9 chansons, comme une ode à ce qui n’a qu’un temps.
Comme dans toute relation amoureuse, brève ou longue, le disque passe d’un état à un autre. Toujours dans ce style qui mélange allègrement pop, trip-hop et hip-hop serein, Kid Francescoli fait de ce disque une belle histoire. Qui tourne bien, qui tourne mal, pleine de fougue et de langueur aussi. Il y a ce titre qui ouvre le disque, sur lequel n’importe quel amateur de cinéma aura flashé : “Blow Up”. Ouaté, chaloupé mais dans un ralenti soigné, le morceau entraîne l’auditeur dans un trip-hop langoureux, une échappée belle mais triste, où les nappes de clavier se superposent avec une rare élégance à un rythme si petit qu’il tiendrait dans la main. Mais le Marseillais enchaîne on ne peut mieux derrière ce titre qui aurait pu être écrasant, il esquive tous les écueils avec adresse. Il envoie un groove imparable sur plusieurs titres (“Prince Vince”, instrumental bondissant, “Disco Queen”, au potentiel tubesque évident avec sa ligne de basse, “Mr. Know it All”), qui rehaussent le tempo et l’énergie d’un disque qui ne fait pas dans la séduction facile. Celle-ci est plurielle, elle passe par les voix de Mathieu Hocine et Julia qui s’entremêlent, dans ces claviers analogiques au son rond et chaud, ces textures qui amènent beaucoup d’épaisseur aux morceaux. Et tant pis s’ils sont tristes (“I Don’t Know How”), tant pis si la conclusion – magnifique – se passe de mots (“Italia 90”) : Kid francescoli ne nous a pas promis une histoire sans histoires, mais elle est assurément belle. On s’y love avec plaisir et on la lit et la relit toujours avec la même passion.