Quand un groupe fait un album aussi réussi que « Creep On Creepin’ On« , on peut s’attendre à être déçu par celui qui suit. Mais, comme le prouve leur interview faite ici même le mois dernier, Timbre Timbre n’est pas un groupe comme les autres. Tout en étant dans la droite lignée de leur époustouflant album de 2011, « Hot Dreams » se différencie nettement, notamment par une production plus soul, des musiques encore plus cinématographiques, et un phrasé plus sensuel que jamais…
Dés les premières notes de « Beat the Drum Slowly », Taylor Kirk et ses acolytes nous entrainent vers les plaines et les grands lacs canadiens. Mais dans ce Canada là, il n’y a ni plaines enneigées, ni lacs gelés : le rythme, et la chaleur organique que dégage cette chanson inaugurale évoquent plutôt des plaines désertiques et une ambiance outrageusement orageuse. Des plaines que l’on traverse à cheval ou à pied (« Run from Me »), dans un train à vapeur (« This Low Commotion ») ou à fond de caisse dans une vielle Ford Mustang (« Resurrection Drive Part II »), toujours étouffés par une température proche des 40 degrés Celsius.
Si de brefs orages finissent effectivement par éclater sur « Curtains!? » ou « The Three Sisters », le climat humide et chaud d’avant ces orages règne sur l’ensemble de l’album. A l’apogée de cette humidité torride, les membres de Timber Timbre traversent un immense canyon sur un fil d’équilibriste avec la chanson « Hot Dreams ». Un fil tendu au dessus d’une cohorte de chanteurs de slows sirupeux qui attendent de les voir tomber au fond du ravin… Mais un fil assuré à un bout par Sam Cooke, et à l’autre par Otis Redding, un fil enchanté qui fait qu’on en arrive même à apprécier le solo de saxophone de la seconde moitié de ce titre moite. Un fil que les Timber Timbre franchissent avec panache.
Avec des chansons plus charnelles que jamais, des mélodies entêtantes, et une rythmique qui fait penser à des plans serrés de Sergio Leone sur des yeux ridés par le soleil, ce nouvel album des Canadiens ne nous fait par regretter le précédent, bien au contraire.