Mené par Jonathan Ducasse, le projet John and the Volta a connu plusieurs vies, mais à l’instar des chats, la souplesse est de mise pour retomber sur ses pattes. Les quatre membres jouent ensemble depuis un peu plus de deux ans, mais l’EP affiche une maturité qui en paraît le double. Il en faut de toute façon pour signer ces quatre titres, soignés dans la forme et dans le fond, mais surtout porteurs d’une signature aux confluents exacts d’une pop atmosphérique et d’un rock qui accroche aux détours de ces mélodies jamais identiques.
Quatre titres, tous d’une belle fluidité, mais surtout d’une belle profondeur, entre la voix de tête de John, les claviers généreux (« Paralized » qui a le potentiel d’un vrai tube) qui n’étouffent pas la rudesse bienvenue de certaines rythmiques (« Lover’s Eyes » est à ce titre un beau modèle d’équilibre). Dream pop, l’étiquette pourrait s’appliquer à « Empirical Synth » avant que le titre ne se déploie autour d’une ligne de basse accolée à des synthés qui gagnent en importance. Mais c’est sur une belle ballade très folk dans l’esprit que s’achève la première partie du disque.
Première partie, car il serait très dommage de ne pas évoquer les six remixes proposés, qui revisitent à quatre reprises « Paralized », confirmant le caractère de la chanson, qui se prête aussi bien à une refonte tout en démesure – la version très électro signé Hotel International, qui tient une bombe de dancefloor – ou en noirceur tout en basses – chez Sovnger. D’autres groupes bordelais s’attaquent avec succès aussi à « Ghosts » et « Lover’s Eyes ».
Cohérent sur les quatre titres, l’EP prouve avec ses prolongations que sa forme très achevée ne l’a pas figé pour autant. Les promesses qu’a su faire naître John and the Volta donnent déjà envie d’entendre la suite (déjà écrite en plus). Patience…