No Ceremony /// – MONEY : Paris, la Maroquinerie 18/03/2014
Affiche 100 % mancunienne, hier soir à la Maroquinerie avec deux des nouveaux groupes parmi les plus intéressants de cette scène éternellement foisonnante, qui se renouvelle sans cesse.
Lorsque No Ceremony /// arrive sur scène dans une salle à moitié vide, il est possible de craindre le pire tant le manque de charisme des membres du groupe saute aux yeux. James et Victoria, tous les deux au chant, ne se quittent pas des yeux, comme pour se rassurer. La magie va pourtant rapidement opérer car le groupe a eu la bonne idée de placer rapidement dans son set deux de ces morceaux les plus rythmés, « Feelsolow » et « Heartbreaker ». Il est impressionnant de voir le public de la Maroquinerie se lâcher sur des beats qui dégagent pourtant une certaine mélancolie. Depuis quand le spleen nous donne-t-il des fourmis dans les jambes ? N’oublions pas que la grise Manchester occupe une place importante dans l’inspiration du trio. Suivront deux inédits prometteurs dans la lignée du premier album, et il est déjà presque temps de laisser la place au groupe avec lequel NO CEREMONY /// a fait son premier concert en 2012, MONEY.
Les quatre membres de MONEY semblent s’être beaucoup plus focalisés sur leur son depuis leur passage parisien à la Flèche d’or en novembre dernier. Finies les pitreries de leur chanteur et guitariste Jamie Lee qui embrassait les membres du public sur la bouche, faisait tourner sa bouteille de whisky… Place à un concert intense et enlevé. Ressort avant tout la fusion parfaite entre la voix de Jamie, capable d’envolées incroyables, et de cette musique cristalline et puissante à la fois. Impossible de rester indifférent devant des morceaux aux allures de classiques tels que « Cold Water » ou « Letter to Yesterday », qui dépassent en puissance les versions déjà excellentes de l’album. Le sublime « Goodnight London », joué seul au piano par Jamie en clôture idoine (après une tentative bizarrement avortée de reprendre « True Love Will Find You in the End » de Daniel Johnston), nous achève. On se plait à rêver d’un concert du groupe dans une église pour démultiplier l’écho et sublimer encore plus leurs compositions.
Money joue déjà dans la cour des grands, et mérite mieux que de rester le trésor caché de la centaine de personnes qui s’était déplacée ce soir-là.
David Jégou
Le 19/03 à la Rock School Barbey
J’aurais voulu aimer, vraiment. Mais cette soirée m’a déçu. Je commencerai donc par la fin, et MONEY. Objet de pâmoison, que j’ai connu à ses presque débuts, et que j’avais trouvé charmeur, en tout cas intéressant. Mais en ce mercredi de mars, c’est l’ennui qui a prévalu. Mélodies inutilement surjouées, avec un chanteur qui dragouille du premier rang et une façon d’étirer le propos qui m’a semblé diluer le temps. Je pensais que c’était une sensation très personnelle, mais quand je me suis tourné, la salle moins remplie qu’au début témoignait d’un sentiment partagé par certains.
No Ceremony ///, en première partie, a eu au moins pour lui de me faire danser. Oui, bon, gigoter, mais j’ai passé un bon moment. J’exclus de ce commentaire le trou d’air du milieu du set, un peu plombant, et garderai plus volontiers le côté hédoniste de certains titres, la présence d’influences bienveillantes (un peu de Depeche Mode, de post-punk voire de house gentillette). Ah, aussi : stop à la réverb dans la voix, et merci de laisser entendre la jeune femme au chant, quasi réduite au silence au profit du vocoder de son acolyte. Dernier point : j’avais très envie de piquer le pad du batteur. Je ne sais pas pourquoi, mais diantre que j’en avais envie.
Mickaël Choisi