Jay Reatard, c’est un pote qui m’en a parlé, mon pote Julien de l’International Records Store. J’aimais bien, j’aimais même beaucoup, et un jour, c’était fini : Jay Reatard n’était plus. Trop con, trop injuste : personne ne devrait mourir à 29 ans. Et pas Jay Reatard. Les années ont passé, et un jour, il y a eu ce disque, cette compilation hommage. Un simple coup d’oeil au casting attire forcément l’oeil : Magnetix, JC Sàtan, Mensch, H-Burns, Von Pariahs, Cheveu, Zëro et d’autres, ça claque. Et à l’écoute ? Eh bien c’est encore mieux. Mieux que bien, c’est ce que l’on pouvait espérer de mieux. Il y a de la vie, de l’envie, et la patte de chaque groupe s’entend tout en sublimant les mélodies du regretté Reatard.
Il y a ceux qui sonnent comme une évidence. Forcément, JC Sàtan est comme un poisson dans l’eau, option cave exigüe, c’est sale, c’est une petite bombe, à l’instar de Magnetix qui ne fait pas dans la dentelle mais fait toujours bon et fort. La fougue des Von Pariahs fait de même, et Uncommonmen from Mars récitent une leçon apprise à la perfection, récitée avec beaucoup d’envie. Plus fort encore, il y a le duo Mensch et sa boîte à rythmes glacée, Kap Bambino et sa fureur tout en claviers, et dans les deux cas, c’est une vraie claque. Chaque titre ou presque est un “tube”, si tant est que l’on puisse les appeler ainsi. Même francisé, par ces diables de Rebels of Tijuana (version impeccable, ce qu’il faut de glamour et de saleté dans la chanson) ou Didier Wampas et Bikini Machine. Même passé à la moulinette psychédélique des Liminanas, ou quand H-Burns appose sa voix caractéristique. On sent à la fois le respect et l’envie de (re)donner vie à chaque chanson. Jay Reatard avait le talent qui trangressait toute question de style ou étiquette musicale : l’hommage qui lui est rendu est à la fois un témoignage actuel, et une incitation à se replonger dans sa discographie. Indispensable !