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Disques

Damien Jurado – Brothers And Sisters Of The Eternal Son

Damien Jurado - Brothers and Sisters of the Eternal Son

Ce nouvel album de Jurado fait débat au sein de la rédaction autour finalement d’une seule question : pour ou contre Richard Swift ? Depuis « Saint Bartlett », Jurado fait corps et âme avec son producteur jusqu’à partager avec lui la quasi-paternité dans les crédits depuis « Maraqopa ». La su(pe)rproduction de Swift peut certes agacer les fans hardcore de Jurado qui ne l’aiment que seul à la guitare mais, disons-le d’emblée, Jurado, on l’aime seul et accompagné surtout par ce jumeau sauvage, cet homme à tout faire, ce Rémy Bricka sous acide de l’indie pop. Secretly Canadian a bien fait les choses en envoyant Damien en tournée solo l’automne dernier pour présenter son album. Ceux qui ont eu la chance, le privilège et la joie de le voir savent que devant Jurado seul sur scène, on ne moufte pas tellement c’est beau (dans un auditorium bondé comme dans un petit théâtre). Mais c’est aussi une belle surprise de découvrir les nouvelles chansons en technicolor et panavision 3D à la mode Swift. « Magic Numbers » se transforme alors en titre James Bondien vintage sixties : déluge de cordes, basse ronde et pauses psychédéliques sur une batterie tout en reverb. Bon dieu, que c’est bon.

Le premier single, « Silver Timothy » nous emmène en balade lysergique à travers des déserts multicolores à la Antonioni.

 

Si on retourne vers le précédent album (« Return to Maraqopa ») c’est en suivant le lapin blanc sur le mode Jefferson Airplane mais avec des claviers très nettement malades, presque indus, en contrepoint.

 

Ça tabasse grave comme du Suicide. « Metallic Cloud » repose sur des chœurs duveteux en apesanteur, « Jericho Road » fait retentir les cloches à défaut des trompettes tout en ressuscitant les chœurs gospel de la Motown dans une ambiance de western spaghetti à la Morricone . Si « Saint Bartlett » étant plutôt classieux, « Brothers And Sisters Of The Eternal Son » suit « Maraqopa » dans son esprit garage, option drogues psyché : la basse et la batterie sont impeccables partout notamment sur « Silver Donna » avec ses congas inattendues et son final en sucette acide.

 

Les anti-Swift retrouveront leur Jurado-light sur « Silver Joy » avant de terminer sur une psychédélia à la Sergent Poivre, « Suns In Our Mind », idéale avec ses collages sonores de field recordings. Pour nous, même si on ne s’est pas trop arrêté sur ce titre catho-tradi, ou, du moins, mormon cheulou de l’Eglise des Saints des Derniers Jours, ces Silver Personnages et la présence énigmatique de ce dôme à affoler les complotistes depuis deux pochettes, le constat est sans appel : Swift forever. La greffe a bien pris et on en redemande.

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