Je rejoins mes amis pile à temps pour Garciaphone, un verre de vin à la main… ah mais non, ce n’est pas commencé. D’ailleurs, si ça commençait, il n’y aurait pas grand monde pour écouter. Olivier Perez et ses acolytes arrivent un peu plus tard, mais c’est seulement devant une cinquantaine de personnes que le trio auvergnat déroule son indie folk/pop du meilleur effet. Une fois de plus, les absents auront eu tort, car les chansons de “Constancia” n’ont rien perdu de leur charme au passage au live. Son des guitares bien électrisé et évocation du meilleur des années 90 (de Weezer à Pavement en passant par Guided By Voices) font bon ménage, et si quelques chansons sortent du lot (forcément “Bad Shepherd”, mais aussi “Lukoie” et “Pt. Cabrillo”), c’est bien les 45 minutes qui auront été séduisantes.
Le temps de libérer la scène, à tout le monde de se rendre au bar de la salle, se désaltérer et discuter, voici venu le temps de Motorama. Les 5 Russes sont de retour après un premier passage qui remonte à seulement février, mais 10 mois, c’est parfois énorme comme laps de temps pour un groupe, et la cold wave de Motorama en a profité pleinement. C’était fou, complètement, avec des titres survoltés, joués à 200 à l’heure, encore plus vibrants que sur disque tout en étant plus précis. C’est avec un gros brin de folie que Vladislav au chant s’est lancé dans des danses folles, dans son coupe-vent entièrement fermé, sur “Eyes”, “Alps”, “To the South” et autres tubes glacés, pendant que le guitariste Maksim suait à grosses gouttes en se jetant presque contre son chanteur. Difficile de ne pas se laisser emporter par cette tempête, qui a connu temps violents et temps calmes, mais dont l’intensité n’a jamais baissé.
Sur plus d’une heure de set, les grands moments n’auront donc pas manqué, et consacré Motorama comme une des plus belles et vibrantes formations du moment.