« Lou Reed Live » n’a pas le prestige de « Rock’n’roll Animal » ; l’effet de surprise, la mue de Lou Reed étaient passés et seul le premier disque, celui qui a tracé la route en a gardé l’aura. C’est toute l’histoire de Buzz Aldrin et de Neil Armstrong. Pourtant les deux live reposent sur la même recette – et on ne croit pas si bien dire puisque les titres des deux disques ont été enregistrés au cours du même concert. « Rock’n’roll Animal » gardera les pièces de choix (ce « Sweet Jane » d’anthologie, « Heroin », « White Light/White Heat », …). « Lou Reed Live » n’a pas à rougir de ses titres (des classiques de « Transformer », deux bons titres de « Berlin » (pléonasme) et le « Waiting for the Man » du Velvet Underground) mais les défauts que l’on voit poindre dans le disque précédent sont ici plus visibles : rock un peu trop expansif, les morceaux, sans être complètement dénaturées perdent en subtilité et en légèreté.
Même si le disque reste globalement plaisant, on regrette que le « Satellite of Love » soit plombé par les grosses guitares, qu’ « Oh Jim » en fasse un peu des tonnes… Finalement, mieux vaut voir « Lou Reed Live », exploitation mercantile d’un concert culte, comme une face B, somme toute honnête, de « Rock’n’roll Animal ».