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Concerts

Anna Calvi aux Abattoirs / West Rock de Cognac

C’est dans la très jolie salle Les Abattoirs – West Rock de Cognac qu’Anna Calvi s’est produite le 2 décembre. Après le succès mérité de son premier disque paru en 2011, Anna Calvi est venue présenter « One Breath« : un album aussi troublant que passionnant. La petite salle de Cognac est parfaite et chaleureuse avec sa belle cheminée attenante, sa moquette et ses pierres apparentes. On se croirait presque dans son salon. Le public attend sagement l’arrivée de la petite protégée de Brian Eno. On y croisera Le Prince Miiaou, fierté locale, très convaincante sur scène il y a quelque jours au Karma d’Angoulême.

Perchée sur de grands talons, chemisiers de soie rouge, visage caché par des cheveux relâchés, Anna Calvi, sensuelle, déroule rapidement, fait le travail avec une certaine sobriété. « Suzanne & I » introduit parfaitement les prouesses techniques et vocales dont elle est capable. La qualité des compositions est là. On aura d’ailleurs au fur et à mesure du concert l’impression que les titres du premier disque ont beaucoup plus de tenue, de force même si « Suddenly », que l’on croirait être la relecture d’un standard du rock des années 50, est l’un des titres les plus brillants de « One Breath ». « Cry », « Sing to Me » et « Piece by Piece » se donnent moins facilement, notamment à cause de leur atmosphère plus sombre, lynchienne, rappelant les chansons de Julee Cruise. Calvi joue le jeu à fond : ne parle pas, sourit à peine derrière son rouge à lèvres carmin.

 Anna Calvi 1

« First We Kiss » et « I’ll be Your Man » sur laquelle Anna Calvi montrera tous ses talents de guitariste, sont brillamment interprétés, servie par un groupe qui s’est étoffé depuis la dernière tournée puisqu’un clavieriste accompagne dorénavant Mally Harpaz aux percussions et à l’harmonium ainsi qu’un batteur (un prénommé Alex ce soir-là). L’apport du clavier / Moog est loin d’être évident et parfois même un peu étouffant à certains endroits.

 Anna Calvi 2

En dépit d’une certaine froideur, Anna Calvi fera trois rappels dont deux très belles reprises : « Jezebel » qu’elle fait assez souvent sur scène et qui mettra un peu de ferveur en fin de set ainsi qu’une interprétation très personnelle, seule à la guitare, du « Fire » de Bruce Springsteen. « Love Won’t Be Leaving » viendra solder le concert dans un délire hispanique à la guitare rappelant la belle époque d’ « Everything’s Allwright Forever » des Boo Radleys.

 Anna Calvi 3

Anna Calvi aura été généreuse puisque pratiquement tous les titres de sa discographie seront joués ce soir-là. On attendra encore un peu pour qu’elle daigne ouvrir la bouche entres ses chansons mais, après ce concert, elle est toute pardonnée.

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