A Nantes et ses environs, on aime organiser des concerts dans des lieux quelquefois insolites. Après les live acoustiques de My Name is Nobody, Le Coq et Y Birds à la Préfecture il y a quelques semaines, c’est Éric Pasquereau aka The Patriotic Sunday qui s’y colle, cette fois-ci en pleine campagne, chez un maraîcher – entre cueillette de fraises juteuses et apéro ensoleillé (merci à la structure PARAllELE pour cette heureuse initiative).
Soleil de plomb, chaleur démultipliée sous la serre agricole faisant office de salle de concert, la pop classieuse de Pasquereau se marie à merveille à l’ambiance estivale de cette fin de journée. Un peu assommés que nous sommes par la moiteur ambiante, les gouttes de sueur coulant le long de nos fronts luisants, on ferme subrepticement les yeux et l’on s’imagine tout à coup bien loin de là, au(x) frais(es), dans un petit café de Manhattan. Et ce n’est plus Eric et sa Stratocaster jaune, le torse à l’air, que l’on visualise mais bien le Jeff Buckley du « live at Sin-é » (1993) penché sur sa Telecaster et flanqué de son éternel tee-shirt blanc XXL. Au-delà de l’évidente parenté vocale, Pasquereau ose, comme Buckley à ses débuts, interpréter dans leur plus simple appareil (guitare-voix) ses compositions aux orchestrations initialement très riches (cf. l’impressionnant Actual Fiction) sans qu’une seule seconde on n’ait l’impression désagréable d’assister au concert ennuyeux d’un folkeux égotiste de plus.
Vous l’aurez compris, un concert à la ferme, joué à moitié à poil, entre tracteurs et sacs d’engrais, ça peut donner quelque chose de tout à fait classe.