La très sympathique salle de l’i.Boat avait en concurrent pour ce soir-là les jeunes La Femme, qui prenaient possession de la Rock School Barbey. Mais en descendant dans la cale, je suis agréablement surpris par une audience pas si clairsemée que ça.
Ils ont bien fait de descendre avant moi ces gens. J’ai un peu regretté d’avoir loupé le début du set de Climat, car l’impression que j’en ai tirée est très positive. L’ADN du groupe pourrait un peu laisser à penser à du post-rock, mais il y a presque du métal dans cette musique aussi présente que précise, qui n’hésite pas à envoyer les décibels. Bref, Climat n’est pas là pour rigoler, même si l’ambiance sur scène semble excellente entre les membres : une entrée en matière réussie, puissante pour réveiller les spectateurs qui auraient prévu de somnoler.
La suite, après la sacro-sainte pause (en l’occurrence, affalés dans les canapés nous sommes, ma compagne, mes amis et moi), il faut reprendre du service pour Microfilm, tête d’affiche de la soirée. Visiblement, du monde est encore arrivé (les horaires du bateau semblent toujours un mystère pour certains), car Microfilm a arpenté bien des clubs de la ville, ma compagne pouvant en témoigner en sa qualité de fan de la première heure. Il ne m’a pas fallu plus que ce set remarquable d’une heure pour me rallier à son avis. De la précision, il y en a toujours dans la musique des Poitevins, mais il y a aussi tout un maëlstrom d’émotions, qui sont charriées par l’utilisation experte des extraits (visuels et sonores) de films, mais aussi les mélodies puissantes et racées. Le résultat est que l’ensemble demeure aussi convaincant qu’entraînant, sans jamais virer à la pose : les chansons sont pleines d’audace, d’une patte reconnaissable entre mille. De « Rio » à « The Future of Bay Passed » en passant par « Intrépide » ou « Margaret of the Rocks » (issus du premier album, de 2004), les grands moments n’ont pas manqué. Et j’ai vibré à l’unisson de ma moitié le temps d’un concert superbe.