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Disques

La Femme – Psycho Tropical Berlin

La Femme - Psycho Tropical Berlin

Cela n’a échappé à personne que les jeunes Français, à l’image de Granville, Aline ou Lescop, ont décidé de prendre le pari de revenir à la langue de Molière. La Femme fait bel et bien partie de ceux qui lui font honneur.

Après 3 ans d’EPs et de lives fracassants le groupe nous offre enfin un peu plus à nous mettre sous la dent. Les possibles inquiets seront rassurés dès les premières notes de « Antitaxi » qui possède cette folle énergie qui habite les compositions du groupe. Ce morceau est une belle entrée en matière avec sa longue introduction déjantée qui donne envie de sautiller sur place. Quand le morceau touche à sa fin on est déjà séduit. On retrouve ce qui a fait le succès des EPs dans la suite du disque : les guitares californiennes entêtantes, les synthés très présents avec leurs longs solos, la voix mi-ange mi-démon de la chanteuse, Clémence Quélennec, qui nous transporte dans leur monde psychotique et pénétrant. Le début de l’album passe doucement du clair au sombre et l’on s’arrête sur « Hypsoline » aux synthés froids et paroles pour le moins loufoques. Le fameux « Sur la planche » arrive ensuite dans sa version 2013, sans nul doute un coup gagnant. La suite du disque, sinueux et ambitieux, nous entraine aux quatre coins de l’univers du groupe. On change doucement de planète avec « It’s Time to Wake Up 2023 », longue balade de presque 7 minutes. Ce qui plaît chez La Femme ce sont surtout les paroles. On se souvient de l’obsédant « Télégraphe », hélas absent sur l’album, et on se régale maintenant sur « l’Amour dans le Motu » ou « Packshot ». La Femme nous raconte des histoires de détresse (« Le Blues de Françoise », « Saisis la Corde ») ou d’amour perdu (« Nous Etions Deux », l’un des morceaux les plus réussis) avec froideur et maturité dans le texte malgré le jeune âge des auteurs. Tantôt glacial, tantôt tropical, fascinant et entêtant, voilà typiquement un album dont je ne suis pas prête de me lasser.

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