Apparemment, on avait dit aux filles (et aux garçons) qu’il était de retour en ville. En ce dimanche soir, première date de l’excellent festival Clap Your Hands, c’est un Café de la danse bien plein qui accueille Jay-Jay Johanson (qui a l’habitude, il est vrai, de remplir des salles un peu plus grandes). Loin de ses expérimentations capillaires hasardeuses des années 2000, le Suédois filiforme arbore des cheveux assez courts, apparemment de leur couleur naturelle. La musique sera à l’unisson de cette sobriété. Accompagné d’un clavier, d’un bassiste passant parfois à la guitare et d’un batteur tenant tout l’édifice, JJJ va revisiter pendant 1 h 40 ses 17 ans de carrière, ne manquant pas de remercier son public pour son soutien indéfectible.
On retrouve avec plaisir cet électro-jazz nordique agrémenté d’effets et de samples, typique de la fin des années 90 mais toujours pertinent, des petits tubes de l’inaugural et inusable « Whiskey » aux extraits du dernier album « Spellbound ». Jay-Jay offre même deux inédits de bonne facture et revisite le « Give up the Ghost » qu’il a enregistré avec les Nantais de C2C (mais pas ce sommet de la French Touch qu’est le « Two Fingers » chanté pour Bang Bang, dommage).
En fond de scène se succèdent des portraits noir et blanc filmés en plan fixe, sans doute un hommage aux « Screentests » de Warhol. Joué peu avant le rappel, le magnifique « I’m Older Now », tiré du premier album (chanson dans laquelle il se mettait dans la peau d’un séducteur atteint par la limite d’âge), prend un relief particulier maintenant que le crooner francophile a largement dépassé la quarantaine. Comme un bon vin, Jay-Jay Johanson vieillit bien, et retrouve parfois un enthousiasme de gamin qui fait plaisir à voir. Le concert terminé, tout sourire, il serre des louches au premier rang et envoie des baisers aux gradins. Appelons ça la classe.