Ils en ont fait des EP, tellement que Mondrian semblait abonné à cette forme courte qui leur va si bien, eux qui savaient toujours comment mener un disque en 5 titres vers l’efficacité maximale. Le label Without My Hat Records, qui s’était fait remarquer par son choix très sûr de single en 45 tours (comme Minors) s’est donc mis en tête de sortir avec le groupe francilien son premier… long format. Le choix des chansons tombe finalement parfaitement juste pour donner à entendre tout ce que sait faire Mondrian sans en perdre les qualités de concision.
Ces jeunes gens vont donc à l’essentiel, et le font avec toujours le même bonheur : ça sautille, ça frétille, ça reste léger sans être superficiel et sans se répéter. Mondrian a plein d’atouts dans sa manche, et en fait bon usage. Un coup de mélancolie par-ci (« A Kiss a Day », « Paris »), une fantaisie toujours présente (« Or Unicorn », qui tient sur un équilibre subtilement maintenu), et des mélodies qui font mouche à chaque fois. Il y a « The Sweetest Thing » et sa ligne de guitare aussi discrète qu’irrésistible, « Last Breakfast on Planet Surf » et son rythme chaloupé, ou encore « Beware! The Killer! » qui a tout de la chanson à trimballer toujours dans sa poche. La richesse instrumentale (banjo, quelques cordes ou des claviers qui sonnent tous à la perfection) va de pair avec une simplicité de production qui donne un disque sonnant brut et simple, pour faire mieux ressortir la qualité des chansons. C’est assurément le bon choix pour Mondrian, qui mérite de sortir de l’ombre avec cette belle collection immortalisée sur vinyle.