Que se passe-t-il lorsque deux comètes se télescopent ? Quelle énergie va se dissiper lors de la collision ? Que va-t-il en résulter ? Si d’un point de vue purement astrophysique on se garderait bien de répondre à cette question, il se pourrait bien que, sur le plan du rock, Tropical Popsicle nous ait donné une réponse. Venue des souterrains du nouveau continent, la comète de velours avec ses rythmiques martelées et ses guitares libres et sonnantes. Venue de la vielle Angleterre, la comète Barrett, avec ses orgues en montagnes russes et sa longue traîne psychédélique. On aurait pu croire que la collision ait eu lieu au beau milieu de l’océan mais non, quelques accents new-wave, pop ou folk ont dû fausser les calculs et le groupe de Tim Hines a éclos en pleine Californie. Du big-bang initial des influences de son groupe est sorti un album dense et passionnant, parfois éthéré et parfois plus terre-à-terre, mais toujours soutenu par un songwriting impeccable et une production léchée : avec des instruments somme toute conventionnels, le groupe joue sur les allures, change d’orbite comme de chemise et s’amuse à perdre son auditeur entre influences rétro (on y retrouvera aussi les Byrds et quelques groupes californiens) et envies de foncer droit devant. Comme le suggère son nom (Popsicle est le nom de la marque américaine la plus célèbre de glaces à l’eau), le groupe joue avec le chaud (« Havana ») et le froid (l’instrumental « Canyons ») : avec « Dawn of Delight », les Américains de Tropical Popsicle chevauchent une comète incandescente au cœur de glace…