Le changement d’horaires de l’i.Boat pour la saison hivernale a visiblement perturbé le public bordelais, car 20h semble être trop tôt pour commencer une soirée devant une audience au complet. Le bar est trop attirant visiblement (je ne blâme personne, notez bien !), mais je me dirige néanmoins vers la cale pour y voir la première partie.
Banquise que ça s’appelle. Bon, voilà, il n’est pas question de penguin ou quoi que ce soit qui évolue sur des étendues de glace. C’est même plutôt chaloupé, voire dansant, mais ça tourne vite en rond. Comme un triple lutz sans fin. Bon, je décroche assez vite, et mon pote me dit « On dirait Jimmy Sommervile, The Bronski Beat, tout ça ». Voilà, je suis complètement perdu, et moi, je suis resté froid devant Banquise.
Le temps de faire la bise à quelques personnes et de retrouver ma moitié, il est l’heure de prendre place pour la star de la soirée, celui qui a signé ce très beau disque qu’on est fier de soutenir à POPnews. La salle est déormais bien garnie, ce dont je ne me rends pas bien compte dans un premier temps, étant devant. Les quatre jeunes gens ont su faire ce qu’il fallait pour rassasier cette foule. Disposés avec Antoine au milieu, au chant mais aussi batteur, Lucie (guitare, claviers) à sa gauche, Benoît (guitare) à sa droite et Thomas (basse) un peu en retrait – forcément, la scène étant étroite -, les quatre semblent soudés et ça se ressent.
La musique d’Arch Woodmann est une merveille d’équilibre en live. Il y a cette formidable énergie, cette force qui se dégage à chaque chanson, mais aussi ces mélodies ciselées, très bien rendues live, la voix toujours bien placée d’Antoine. Et les deux oscillent, se répondent, se complètent, avec beaucoup de bonheur : de « Good God » à « Stupid O’Clock » en passant par « Coupe / Gorge » (et son final explosif), le superbe « That Summer » ou « I Should Be Fine », c’est un set tout en souplesse et en rebondissements auquel on assiste. Et la bonne humeur s’installe aussi le temps d’un rappel, avec une tentative d’interprétation solo par Antoine d’une vieille chanson, qui donne lieu à une grosse crise de rires de l’intéressé. Et c’est bien ça qui reste à la fin : le plaisir tout pop d’un lancement ô combien réussi, à la hauteur du disque.