Première bonne surprise en arrivant à proximité de la salle lyonnaise du Marché Gare : le public semble avoir répondu présent, malgré des conditions météorologiques plus que difficiles. Il faut en effet être bien courageux (et sans doute aussi aimer beaucoup les chansons d’Eugene McGuinness) pour patienter dans le froid polaire en ce jeudi soir du mois de février. Les portes s’ouvrent enfin et les spectateurs impatients s’engouffrent dans le bâtiment en espérant trouver un peu de chaleur. Je comprends en entendant les conversations autour de moi que le groupe qui ouvrira le bal ce soir est en fait une formation locale, qui fait le buzz depuis quelques semaines. Pourquoi pas, tiens, peut-être une jolie découverte en perspective ?
Les « guests » en question s’appellent, renseignement pris, Alexis and the Brainbow. Si musicalement, tout cela ne manque pas de bonne volonté, et tient plutôt bien la route (bien que je m’interroge sur la nécessité de singer encore aujourd’hui The Rapture ou Radio 4, plus de dix ans après la bataille…), un chanteur sautillant et bourré de tics à la limite du supportable m’empêche d’adhérer à la prestation du groupe.
Reste la bonne humeur générale liée au statut de « régional de l’étape » d’Alexis and the Brainbow, soutenu par un public acquis en partie à sa cause, et le plaisir d’entendre un tonitruant « à poil !!! » résonner plusieurs fois dans l’assistance. Au final, lorsque le groupe achève son dernier titre (son fameux single, joué pour la deuxième fois de la soirée…), je me dis que le seul véritable intérêt de ce set reste sa brièveté.
Une courte pause et voilà l’entrée en scène de celui que tout le monde attend. Un look so british, des cheveux gominés à la façon d’un rocker ressuscité des années 50 : Eugene McGuinness ne manque assurément pas d’allure, et provoque d’emblée quelques émois attendus chez mes camarades féminines.
Aidé par un groupe impeccable (mention spéciale à son excellent guitariste), l’Anglais (qui me fait plus que jamais penser à Edwyn Collins) aligne les chansons sans temps mort, privilégiant sans surprise les tubes de son dernier album, le formidable « The Invitation to the Voyage » (« Lion », « Japanese Cars », « Joshua »…). On entendra également un nouveau titre très prometteur (« All In All »), que l’on retrouvera probablement sur un nouveau disque annoncé pour cette année.
Autre temps fort : Eugene et sa guitare sur une version énergique du plus ancien « Fonz », qui n’a jamais aussi bien sonné que ce soir à mes oreilles. Un court rappel (l’incontournable « Shotgun ») avant que le chanteur et sa bande ne saluent une dernière fois leur public. Le concert aurait sans doute gagné à être prolongé de quelques chansons, mais je garderai au final l’impression d’une prestation sans faute, et la confirmation de l’immense talent d’un artiste encore très jeune. Aucun doute, l’avenir lui appartient.
Photos : Audrey L.