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Concerts

Spain – La Gare de Coustellet le 28/12/2012

Depuis la sortie de « The Blue Moods Of Spain » en 1995 (17 ans déjà!), les chansons de Spain hantent mes rêves. Des chansons d’amour très fleur bleue, d’autres qui ressemblent à des prières chrétiennes… Bref, des chansons avec des textes qui ont donc a priori tout pour me déplaire et qui, pourtant, parviennent à m’émouvoir à chaque nouvel album de ce groupe à la discographie si peu fournie. Pour comprendre pourquoi ces chansons fonctionnent, il suffit, parait-il, de voir Spain en concert. Quand La Gare de Coustellet annonce que l’un des (trop rares) concerts de ce groupe aura lieu chez eux en 2012, je note donc la date dans mon agenda, et le jour J, c’est dans une Ford Fiesta de 1995 (17 ans aussi !), conduite par l’un des plus grands fans du groupe que je connaisse, que nous prenons la route.

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A notre arrivée, un peu avant l’heure prévue pour le début du concert, on nous annonce qu’il y aura une heure de retard. Après avoir affronté une tempête de neige, le groupe, qui jouait à Clermont-Ferrand la veille, est encore à ce moment-là sur la route… La scène quasiment vide (seule la batterie est là) en atteste, et nous laisse craindre une longue attente (mise en place des instruments, balance, etc.). Josh Haden, Daniel Brummel, Randy Kirk et Matt Mayhall arrivent en effet dans la salle près d’un quart d’heure après l’heure prévue pour le début du concert. Mais la mise en place se fait ultra rapidement, et nous sommes immédiatement saisis, par l’humilité des quatre membres de Spain qui s’excusent de leur retard, et se mettent au travail, déchargent le camion, et préparent la scène tels des artisans qui auraient gagné le titre de « meilleur ouvrier de France » et ne voudraient le perdre pour rien au monde. Le concert débute (avec environ une heure de retard, donc) dans la foulée d’une balance faite apparemment (mais apparemment seulement) à l’arrache.

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Sans qu’on se rende vraiment compte que cette balance est finie et dés les premières notes, dés le début de la rythmique de « Every Time I Try », dés que la voix suave de Josh Haden s’élève, j’oublie vite où je suis, à quelle heure le concert a commencé, pourquoi j’ai pu penser que les textes des chansons de Spain pouvaient être un peu « cucul », et qui se trouve autour de moi. Le groupe est immédiatement en place, le son impeccable, toutes les conditions sont réunies pour nous emporter loin de là, dans un endroit où, effectivement, tout ce qui compte, ce sont les vicissitudes de nos amours (réelles ou imaginaires), et le fait de pouvoir jouir de la simplicité apparente de mélodies et de rythmiques lascives aussi classes.

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Après ce premier titre, extrait de « She Haunts My Dream » (le second album de Spain paru en 1999), ils interprètent « Only One » et « I’m Still Free », deux morceaux de « The Soul of Spain« , leur album paru ce printemps. Le « jeu de scène » de Josh Haden est on ne peut plus simple : il oscille autour de son micro, caresse sa basse, et chante avec, la plupart du temps, les yeux fermés… Des yeux que je ferme aussi (et je sais que je ne suis pas le seul) quand arrive « Ray of Light », slow ultime aux paroles sublimes, et que chacun danse seul dans la salle, ou dans sa tête. A ce moment précis, on a la certitude de vraiment profiter d’un moment privilégié, et les titres suivants (« Before It All Went Wrong », « Without a Sound », puis « Dreaming of Love ») interprétés avec une égale intensité ne viendront pas contredire ce sentiment.

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Si cette intensité redescend (un peu) sur les deux ou trois titres suivants, c’est sans doute pour mieux nous préparer à la fin du concert, concert qui a été un mélange savant, et à parts égales de « The Blue Moods of Spain », « She Haunts My Dream » et « The Soul of Spain » (les deux premiers et le dernier albums du groupe… trois albums magnifiques) : un « World of Blue » époustouflant qui me fout une chair de poule comme rarement, les deux incontournables « Spiritual » et « Untitled #1 », et une extraordinaire fin plus musclée avec la très très belle et électrique « Because Your Love ».

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Il suffit en effet, comme on me l’avait dit, de voir Spain sur scène, de voir avec quelle sincérité et quelle classe Josh Haden et son groupe interprètent leurs blues lumineux, pour être totalement envouté, comprendre pourquoi ces chansons hantent nos rêves depuis longtemps et savoir qu’elles continueront encore à le faire pendant des décennies.

Photos : ChloroPhil

Merci à Sophie de La Gare et à Differ-Ant.

 

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