En cette atmosphère de fin de cycle où on se bat à coup de pains au chocolat et de liberté de conscience, on a besoin d’amour et de réconciliation. Cosmic Neman et Etienne Jaumet en bons kabbalistes musicaux ont retrouvé l’essence qui cimente certaines sociétés : la transe sauvage et mystique. Ce besoin de communion essentiel, Zombie Zombie l’a bien compris en privilégiant le jam et le live pendant lequel Etienne et Neman révèlent et partagent toute leur magie.
Batterie terrienne collée au rythme du cœur qui fait battre les veines et claviers spirituels, tantôt rêveurs tantôt cauchemardesques, sont les deux piliers fondateurs de ces rituels technophiles et organiques.
On retrouve sur ce nouvel album tout le suc de Zombie Zombie : atmosphère surannée et moderne à la fois (on pense aux films de Fassbinder, « Le Monde sur le fil » notamment), froide et chaleureuse (moite donc), Zombie Zombie, c’est la réconciliation des contraires. Mariage des rythmes et des ambiances diverses, ces rituels lorgnent vers de nouvelles directions.
« Rocket #9 » rend hommage, par le biais d’une fantastique (aux deux sens du terme) reprise, à Sun Ra et nous emmène vers la planète Vénus. Le saxo d’Etienne, qui faisait des merveilles sur les derniers albums essentiels de Married Monk, ressuscite l’afro beat de Mulatu Astatké et des cinglés cosmiques de l’Arkestra.
Par ailleurs, des percussions afro-cubaines apparaissent ici et là, comme dans l’irrésistible ouverture et son déferlement réverbéré, « The Wisdom of Stones (Do You Believe In ?) « , la fantomatique batucada « Black Paradise » ou l’énigmatique « Forêt Vierge » dans laquelle se planquent certainement des pygmées en pleine chasse spirituelle.
« Rituels d’un Nouveau Monde » est bel et bien l’album rétrofuturiste idéal d’une génération avide de sacré et de transe en danse. Si la fin du monde a bien lieu le 21 décembre 2012, nul doute que les Elohim embarqueront Cosmic Neman et Etienne Jaumet pour faire la foire du Bugarach jusqu’à Sirius.