Comme d’habitude quand arrivent les températures un peu fraîches et l’humidité, débarquent en même temps les bons vieux rhumes, à l’image de celui qui me saisit la tête alors que je me dirige, ce mercredi soir, vers l’Iboat pour aller voir Numbers Not Names, le groupe signé chez Ici d’Ailleurs qui regroupe plusieurs pointures (Octopus de Dälek, Chris Cole de Manyfingers, Jean-Michel Pirès et enfin Alexei Casselle, MC de Kill the Vultures).
J’ai un peu peur quand je pénètre dans la cale du bateau : il n’y a que… 3 personnes. Bon. J’entends l’équipe de Numbers Not Names discuter et dire que le set commencera à 21h15. Bon calcul, car il y a plus de monde quand arrivent nos quatre gaillards : deux batteries / ensembles de percussions, Oktopus derrière pour envoyer du gros son, et Alexei Casselle pour faire prendre la sauce. Il y réussit impeccablement, et l’ambiance monte sensiblement d’un cran dès les premières notes. Il est puissant, rageur et occupe l’espace comme peu, ce MC : l’absence de public ne lui fait pas peur, il fait se rapprocher tout le monde, pour que l’effet claustrophobique de Numbers Not Names fasse son effet à plein.
Et je retrouve toute la lourdeur menaçante du disque, ce mélange parfaitement dosé entre la justesse d’Oktopus et les percussions qui sonnent parfaitement justes, quand bien même les deux batteurs ne se suivent pas. C’est justement ce qui rajoute au show : la musique du groupe envahit l’espace, englobe tout et tout le monde, avec des titres surpuissants comme autant d’uppercuts que le public et moi-même sommes heureux de recevoir. Et c’est un set plein que Numbers Not Names a offert, me laissant impressionné par la confirmation scénique d’un disque déjà très dense. Hélas, le groupe a pris toute l’énergie qui me restait, donc je ne verrai pas Sole qui avait la lourde tâche de passer après cette très forte prestation.