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BMX Bandits – BMX Bandits in Space

BMX Bandits - BMX Bandits In SpaceIncurable romantique, Duglas T. Stewart a trouvé un moyen de mettre ses émotions en musique : l’écriture d’un concept-album pour ses BMX Bandits. Une démarche originale, certes, quoique très souvent casse-gueule (bien d’autres s’y sont essayé avant lui, avec des fortunes plus que diverses). Probable double du songwriter écossais, le héros de cette drôle d’histoire – un astronaute égaré dans le cosmos – traverse le temps et l’espace en quête de rédemption, et d’un chemin pour rentrer chez lui. On ressent clairement, tout au long de cette fabuleuse odyssée, la profonde implication émotionnelle de l’artiste, qui semble avoir mis tout son cœur et son âme au service de ce qui restera probablement son œuvre la plus personnelle. Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, les chansons rêveuses de cet album font également partie des plus belles réussites des BMX Bandits, ce groupe essentiel et pourtant encore trop méconnu, malgré le soutien inconditionnel de toute une génération d’artistes nourris aux inusables « Your Class » ou « Serious Drugs ».

 Dans la belle lignée de ses deux prédécesseurs, « My Chain » (2006) et « Bee Stings » (2007), « In Space » éloigne un peu plus encore les BMX Bandits de leur image un peu biaisée et simpliste d’archétype de la fameuse scène « C-86 ». Car si la bande restera à jamais rattachée aux grandes heures du mouvement indé britannique des 80’s, on oublie qu’elle a depuis bien longtemps dépassé le stade d’une pop candide et brouillonne pour apporter la preuve d’une formidable érudition musicale, avec une fascination particulière pour les sixties, âge d’or de la musique pop. « BMX Bandits in Space » remet ainsi les pendules à l’heure, en nous proposant un florilège de chansons à la structure ambitieuse, héritières des réalisations de Brian Wilson, de compositeurs de bandes originales de films (Ennio Morricone, Henry Mancini…), mais aussi et surtout de Burt Bacharach, dont les compositions à l’architecture si particulière apparaissent ici comme un point de référence crucial.

 Épaulé par des musiciens au diapason de ses aspirations résolument classiques et classieuses, et notamment par Jim McCulloch, Norman Blake et Sean Dickson (tous trois membres du line-up de la formation écossaise à l’époque de son tout premier album, en 1989), Duglas, artisan surdoué, aligne les pépites comme très peu de ses contemporains savent aujourd’hui le faire. Single épatant aux airs de classique pop immédiat, « Listen to Some Music » est certainement la plus accrocheuse du lot. Soutenu par une mélodie crève-coeur et des cuivres éclatants, son texte est une merveille de délicatesse, déclaration d’amour vibrante à celle qui restera pour toujours, contre vents et marées, notre alliée la plus fidèle : la musique. Un hommage qui parlera à beaucoup d’entre nous, et dont le chanteur profite pour glisser quelques références bien senties à quelques uns de ses artistes favoris (« God only knows what I’d be without you, Brian and Tony know how I feel… »).

 Mais à vrai dire, chacune des quinze plages de ce disque attachant est en soi un hommage aux immenses pouvoirs de la musique, cette chose à la fois terriblement futile et absolument vitale. Pop songs atemporelles et pétillantes (« Beautiful Friend », « Listen to Some Music », « Fireworks »), douceurs aériennes et nostalgiques (« Look At You, Look At Me », en duo avec l’Argentin Cineplexx ou le merveilleux « Like the Morning Sun » que la voix de Rachel Allison place tout près des classiques de la paire David / Bacharach) ou petits nuages mélancoliques (« You Disappointed Me », le fragile « The Unforgiven ») : toutes les escales de ce périple spatial méritent assurément le détour. Elles composent surtout un très grand disque pop qui vient nous rappeler que, plus encore que dans l’espace, les BMX Bandits sont définitivement dans nos cœurs.

 

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