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The Datsuns – Death Rattle Boogie

The Datsuns - Death Rattle Boogie

Je n’ai pas de sympathie particulière pour la musique garage. Je ne vénère pas The Sonics et regarder Iggy Pop faire son cirque m’amuse cinq minutes, pas plus. Voire, je vois plutôt d’un mauvais œil le retour au garage et aux années 60, comme un méchant trait de sale gamin voulant tuer les idoles de papa des années 90 et 2000. Et toute l’affaire me fait penser à ce fameux retour au rock des bébés rockeurs qu’on préfère tous oublier. Somme toute, j’ai fait mienne la chanson de Maison Neuve, « Swedish Bands in vintage shoes ». Seulement voilà, ce « Death Rattle Boogie » est diablement bon et, pour un peu, je m’achèterai bien des bottes en croco et un cuir élimé. Stooges et surtout MC5 en tête, The Datsuns plongent les mains dans le cambouis de la pop garage et accouchent d’un album pétaradant et gorgé de tubes (« Bullseye », simplement dangereux, « Hole In Your Head », tout en breaks et soli), produit par l’ancien leader des Hellacopters, Nicke Andersson, et livré par leur propre label, Hellsquad Records.

Explosions de larsens et riffs lourds (« God Are Bored », « Axethrower », on ne rigole pas) côtoient les plages hantées d’un bayou-marigot musical (« Wander The Night », poisseux et presque Doorsien, tout comme « Colour Of The Moon »). On prend une bonne dose de boogie en intravei(né)neuse (« Fools Gold », « Brain Tonic », « Shadow Looms Large ») et on s’étonne presque d’en avoir oublié les vertus régénérantes. « Skull Full Of Bone » nettoie les os de Thin Lizzy au karcher et la cavalcade « Helping Hands » affole la machine avec un grain cradingue et une voix saturée. Enfin, « Death Of Me » enfonce le clou entre une batterie à fond de train (superbe séquence de toms) et duels de guitares (tous effets dehors) sur un chant traînant, onctueux à souhait. Oui, The Datsuns est un groupe dangereux qui croit dur comme fer au rock n’ roll, on le sent, et redonne goût (et foi) aux groupes à guitares. « Death Rattle Boogie » sonne comme un coup de pied au cul aux Rolling Stones et renvoie The Brian Jonestown Massacre à ses études de gammes. Amen.

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