Platinum Records a eu la bonne idée de faire venir Rubin Steiner, un de ses artistes phares, sur l’i.Boat en ce début d’octobre. Je ne suis visiblement pas le seul à penser que c’est une bonne idée, car il y a du monde, qui consomme en attendant la cloche qui annonce le concert de la première partie, l’excellent Arch Woodmann. Juste le temps de saluer ma collègue Stéphanie (qui signe la partie sur Rubin Steiner ci-dessous) qu’il est l’heure.
(Mickaël) Ah, Arch Woodmann, ce galopin et son groupe ne sont plus inconnus du public bordelais. Et ils sont en train de devenir une valeur sûre de la scène locale. En fait, je suis assez bluffé par la qualité encore grandissante du set de ces quatre jeunes gens, qui relèguent leur bassiste derrière leur ligne clavier – batterie / chant – guitare: normal, la scène est exigüe. Et il fait chaud, mais ça n’a rien à voir en fait. La chaleur leur réussit d’ailleurs, car ils sont excités comme des puces les Arch. J’entends de nouveaux morceaux, plein de passages que je ne connaissais pas dans la musique du groupe : des changements de rythmes, une empreinte post-rock plus marquée, une ferveur qui fait plaisir à voir et entendre. Les quelques chansons de l’EP sont toujours aussi belles, mais jouées à toute vapeur. C’est très chouette, limite impressionnant. Un jour, Arch Woodmann et son talent exploseront à la vue de tous, en attendant, je le garde volontiers à Bordeaux, clés de la ville ou pas.
(Stéphanie) Rubin Steiner était déjà venu sur Bordeaux en novembre dernier avec son pote Ira pour une musique fusionnant le jazz, l’électro et le rap, mais là, il revient pour nous présenter son dernier opus « Discipline in Anarchy » (distribué d’ailleurs gratuitement à ceux qui ont payé leur droit d’entrée : une vraie bonne affaire). Un dernier bon album dans la lignée des précédents « Drum Major » ou encore « Weirds Hits, 2 Covers and a Love Song », c’est-à-dire un album électronique.
Pourquoi bon album ? Parce qu’il synthétise les sons de LCD Soundsystem (« Try This One »), de Calvin Harris et de Fat Boy Slim sans jamais faire de plagiat outrancier et en gardant son identité. Et mieux encore : lors de ce concert, bien trop court ma foi, la preuve en est faite sans équivoque. En regardant autour de moi, personne, j’ai bien dit personne, n’est resté physiquement statique. Nous étions tous soit en train de sautiller sur place, soit hochant de la tête ou les deux à la fois.
Rubin arrive à transmettre une onde positive dans sa musique avec des boucles sympas (« Stripes & Wolves », « Popunderstanding »), des robots sous hélium ou des synthés régressifs style Pacman (« Noise Beats », « Peak Panic ») ou encore des instants de confession rock pour faire hommage (?) à Joy Division (« Dexter »). Une vraie soirée réussie avec une seule conclusion : réécouter vite l’album « gagné » pour prolonger le moment.