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Concerts

Fire !+Oren Ambarchi à Strand, Stockholm 30.08.2012

Nous avions joué de malchance l’hiver dernier : Fire ! jouait à Fylkingen (salle dédiée à l’expérimental et habituellement guère remplie) en formation++. L’affiche annonçait Fire !+orchestra soit un ensemble composé d’une trentaine de membres recrutés parmi la scène impro-expérimentale de la ville. C’était alléchant… mais complet à cause d’improbables réservations (depuis quand Fylkingen prend des réservations ??). Après avoir tenté de zoner devant la porte de longues minutes dans le froid et la neige, nous étions rentrés la queue basse alors que la cohorte des refusés (habitués comme nous) filaient vers le pub le plus proche. Damned !

Il était donc hors de question de rater Fire ! avec Oren Ambarchi en guest star de luxe. L’adjonction d’Oren, dont on apprécie les disques et les concerts (à ce sujet lire le compte-rendu du 4 avril 2012), nous semblait être une belle plus-value à ce trio de jazz rock expérimental même si on aimerait un jour assister au Fire+Jim O’Rourke qui fait les beaux jours de youtube et des japonais.

Oren+Mats

Parmi les usual suspects, on retrouve à la basse Johan Berthling (Tape, Ohayo…), pièce centrale du jeu Stockholmois. A la batterie, la meilleure moitié de Wildbirds & Peacedrums, Andreas Werliin. Et aux saxophones, électronique et Fender Rhodes, l’érnoooorme Mats Gustafsson, Dieu vivant du saxophone suédois et improvisateur hors pair. Tout ce petit monde porte fièrement sa chemise de bûcheron sauf Mats. Décidément, il ne veut rien faire comme tout le monde. Comme quoi, je ne devrais peut-être pas renoncer à porter des t-shirts de groupe dans un pays où tout le monde boutonne bien sa chemise jusqu’au col…

On sent que la salle accueille aussi un public de jazzeux (i.e. un peu vieillot) et on a droit à un parterre de chaises devant la scène. Idée plutôt maligne : pendant ce genre de concerts (improvisés), le public a tendance à se mettre à l’écart derrière les colonnes. L’impro en 2012, ça fait toujours aussi peur…

Nous attendions l’apocalypse sur scène et un Mats Gustafsson soufflant à s’en faire jaillir le sang des oreilles mais il n’en est rien. La formation, pourtant puissante, ne fait sentir sa force qu’à de rares moments jouant plutôt sur l’écoute, le rythme (qui aurait pu penser que Fire ! se mute par moments en quasi groupe de baloche, dansant à souhait ?). Le batteur cogne, c’est entendu, mais le duo batterie/basse fait plus qu’assurer la rythmique, volant parfois la vedette aux stars officiant aux extrémités.

Basse&Drums

Nous assistons à des échanges de rôles : le sax baryton tonitruant prend quelquefois la fonction rythmique par de brefs motifs tandis que la batterie se met sur le devant sans jamais aller dans le pénible exercice du solo. On profite d’un instant d’accalmie pour déguster pleinement les sons d’Ambarchi oscillant entre le noise pur, le bruit blanc et son son caractéristique d’orgue produit avec sa guitare et son imposante table pleine de pédales et de tables de mixage. C’est ici le seul regret du concert : il est difficile de distinguer tout ce que fait Ambarchi à chaque instant.

Oren

Vers la fin du concert, Gustafsson se met une nouvelle fois à son Fender Rhodes et les sons produits se mêlent à ceux d’Ambarchi, dont la rondeur est souligné par la basse, avec une batterie en sourdine. Un embryon de mélodie se reforme, une reprise du thème, et tout le monde se rejoint pour terminer ensemble. Jazz, rock, impro, métal, là encore un mélange des genres et des ambiances.

Encore une fois, nous avons pu assister à une magistrale leçon d’écoute, d’improvisation où chacun a pu s’exprimer sans échanges forcés de politesse.

Mats orgue

Mats Gustafsson a été impérial, comme toujours, nous régalant surtout avec son piano électrique, là ou on l’attendait le moins. Et c’est peu dire qu’on attend sa prochaine soirée en duo avec Thurston Moore, même endroit, mêmes pommes.

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