Déjà deux années séparent le second album de Get Well Soon, le fabuleux « Vexations« , de ce nouvel opus au titre mystérieux, The Scarlet Beast O’ Seven Heads. Le ton quasi mortuaire du précédent volet s’est évaporé pour un retour pop proche du premier volet. Comme pour « Rest Now! Weary Head! You Will Get Well Soon« , on retrouve les thématiques de l’enfance et de la fantaisie (« Let Me Check My Mayan Calendar » ou encore « Disney » nous évoquent « Christmas In Adventure Parks »), et la présence de structures plus simples.
On pourrait résumer cet album à un disque doucement énergique, mais les choses sont toujours un peu plus complexes avec Get Well Soon. Empreint de musique populaire, le duo réalise un curieux mélange des genres (cinématographiques), agréable toutefois (« Roland I Feel You », mélange improbable de Ennio Morricone et de John Barry, comme le thème d’un film d’espionnage italien des sixties ou « Let Me Check My Calendar », qui signe la rencontre de Philipp Glass et Luis Bacalov). On fait ainsi l’aller-retour entre une musique dense menée tambour battant (« Let Me Check My Mayan Calendar », « A Gallows », « Oh! My Good Heart »), et l’intimité d’une ballade à la guitare presque totalement dépouillée, rythmée à la demande (« Prologue », « The Last Days of Rome », « The World’s Worst Shrink » et son rythme de bossa). Le résultat est une suite de morceaux gracieux, sans faiblesse, dont chacun tire sa force de celui qui le suit ou le précède.
Sans être aussi majeur que « Vexations« , Get Well Soon a fait le choix de revenir à une pop solide et de signer son premier vrai standard, corrigeant la fébrilité de « Rest Now! Weary Head! You Will Get Well Soon » qui avait autrefois tenté l’expérience. Ceux qui attendaient un successeur sophistiqué seront quelque peu déçus, les autres s’offriront eux une seconde chance.