Il y a quelques passages charmants pourtant, notamment au début, avec la mandoline et le saxophone de l’intro, avec l’entrainant ska aux saveurs gitanes de « Gypsy Shoe » et le flow volubile à la mode Project Blowed d’Ellay Khule et de Busdriver, ou avec les douces voix de « Outta Your Head ». Un peu plus tard, l’accordéon de « Air Organ Rio » est sympathique. Malheureusement, l’album ne confirme pas sur la longueur. Dès « Never Ends », soporifique malgré ses scratches, The Akashic Record sombre dans l’ennui. Et avec le chant pathétique de « Chump » ou la flûte misérable de « What It Do », il devient aussi peu notable que ces cartes postales kitsch qu’on envoie à Mémé depuis son lieu de vacances.

Tout cela, pourtant, n’est pas nouveau. Les escapades dans la musique arabe, clin d’oeil aux origines égyptiennes de Radioinactive, ce côté facétieux, cette volonté de goûter à toutes les musiques du monde, ces beats parcourus de « vrais » instruments, et bien sûr cette pochette où le rappeur recycle l’une de ses photos d’enfance : tout cela est habituel, c’était d’ailleurs la recette de base de Free Kamal, son disque le plus abouti. Mais alors, c’était encore frais et émoustillant. Alors que cette fois on est obligé, avec regret, de donner raison à ses contempteurs, à ceux qui ont toujours dénigré Radioinactive pour son flow, certes rapide, mais souvent linéaire, et pour sa world music de forain.