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Concerts

Destroyer – Nouveau Casino, Paris, 11 juillet 2012

Destroyer

Longtemps très rare en France, le Canadien Dan Bejar – Destroyer, c’est lui plus divers accompagnateurs – semble vouloir désormais rattraper son retard. Ainsi, à peine plus d’un an après un passage à la Maroquinerie, par une soirée torride, le voici de retour au Nouveau Casino sous une température nettement moins élevée (surtout à proximité des grilles d’aération). Pour le reste, pas de changement : les morceaux de « Kaputt » – album sorti l’année dernière, qui a un peu élargi le cercle des fans – représentent toujours l’essentiel du set, et la formation est identique, ou quasiment.

Destroyer

C’est rien de moins qu’un septette (batterie, claviers, basse, deux guitares, trompette, saxo) qui l’entoure sur scène. Bejar, lui, se contente de chanter, le micro à la main. Stylé “Friday wear” (chemise Ralph Lauren et mocassins Sebago, on a connu plus rock’n’roll), plus ébouriffé que jamais, il ne cherche pas franchement à imposer sa présence : peu de paroles entre les morceaux, quelques discrets saluts au public, un jeu de scène assez minimal même s’il s’anime parfois un peu. Par moments, sur les passages instrumentaux, il s’accroupit et écoute sagement son groupe. Voilà un type qui, après chaque nouveau disque, envisage sans doute d’arrêter la musique, mais qui rempile toujours, pour le plus grand plaisir de nos oreilles. On n’a pas vraiment l’impression qu’il s’ennuie, juste qu’il est dans son monde.

Destroyer

Après quelques morceaux de rodage, la machine tourne à plein régime et propose un hybride inédit (ou en tout cas peu courant) entre un rock indé puissant, serré, et une jazz-pop langoureuse, teintée d’électronique. Du groove cool, mais jamais ramolli, comme une version alternative de Steely Dan. On regrette juste l’absence de la choriste Sibel Thrasher, dont la voix apporte beaucoup à « Kaputt ».

Destroyer

Tous les musiciens sont excellents, et l’on serait presque tenté d’applaudir les (quelques) solos du trompettiste et du saxophoniste, comme à un concert de jazz justement. Quelques titres anciens ont été réarrangés pour cette formation, et c’est d’ailleurs avec une version épique du génial « Rubies », qui ouvrait l’album du même nom, que Destroyer tire sa révérence au bout d’une bonne heure de concert. Le groupe revient pour un rappel constitué de deux chansons de « Kaputt », « Chinatown » et « Bay of Pigs » (demandé avec insistance par plusieurs personnes dans le public), cette dernière jouée après une concertation de Bejar avec ses complices. « Bon, essayons », décide-t-il finalement, hésitant peut-être devant l’une des constructions les plus ambitieuses de son déjà imposant songbook. Essai transformé, et conclusion grandiose d’un concert qui aura souvent tutoyé les cimes.

Destroyer

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