Prenons l’aube et terminons à la nuit : « Lucifer », nouvel album du duo marié Indra Dunis et Aaron Coyes aka Peaking Lights, suit la marche du soleil dans des compositions enfantines et souples qu’un mot d’anglais pourrait résumer : « buoyant ». Soit flottant, enthousiaste, rieur comme une bouée qui barboterait à la Barbade ou Saint-Cyprien. Un charmant goût de low-fi et de notes égrenées ainsi qu’une voix enchifrenée un peu haute, empêchent le sérieux, le concept de pointer son nez couperosé. On dirait cette musique composée pour complaire au fils du couple nouvellement né qui gazouille sur le dub intimiste « LO HI ». Et malgré la joliesse du tout, on ne peut s’empêcher de penser que les hauts côtoient aussi les bas. Le formatage des morceaux – plus de six minutes hormis l’intro et l’outro – et le recours délibéré au mantra dans les structures (dormez, tournez !, je le veux) rend l’album un peu indistinct, hormis les deux sommets que sont « Beautiful Son » – du Youth Lagoon réjoui – et « Midnight (In the Valley of the Shadows) » qui emprunte la route de la soie en ondulant des hanches. On demandera pour la suite plus de variété, mais bien quand même.