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Disques

Kevin Tihista’s Red Terror – On this Dark Street

 Kevin Tihista's Red Rerror - On This Dark Street

Très loin de moi la prétention d’être une référence incollable en matière de culture pop. Il faut avouer que cela laisse d’autant plus l’occasion de se laisser surprendre  par un artiste qu’on avait pas vu passer auparavant, et c’est exactement ce qui se passe avec Kevin Tihista. Pour ce genre de coup de coeur, on prend alors la peine de se documenter, pour apprendre que le bonhomme est déjà auteur de trois albums, dont le premier, « Don’t Breathe a Word », est malheureusement sorti  fin 2001, période peu favorable s’il en était,  ce qui aurait favorisé son passage aux oubliettes.

Quand on parle de se laisser surprendre, ce n’est pas tant par le style du bonhomme, dans la droite ligne  d’une pop-folk américaine très classique au bon sens du terme (d’aucuns diraient élégante). On parle avant tout ici d’arrangements cousus main, de mélodies dorées. « Taking it to the Streets (Again) » pose d’emblée le décor, et ne met pas deux minutes à devenir lumineuse. L’animal s’y entend comme personne pour poser où il faut la couche de guitare langoureuse ou le chœur qui tue. Tout ça est manifestement travaillé et pourtant coule de source, la voix douce et claire contribuant à créer un sentiment d’intimité, dans une atmosphère limite surannée et pourtant rafraîchissante.

Et le plus épatant est que Kevin Tihista maintient ce merveilleux équilibre durant tout l’album avec une belle constance. Tantôt dans un registre un peu plus enlevé et pop (« Bats », tiens tiens,…), ou folk au bon parfum early seventies (« North Carolina »). Et si vous voulez de la ballade un peu plus intimiste, il y en a aussi, avec « In Dreams » ou « Teenage Werewolf », qui débutent comme des berceuses, pour finir par prendre du souffle par on ne sait trop quelle grâce.

Les textes aussi sont remarquables, à la fois réalistes (« Don’t Let Him In », histoire de violence conjugale) et sobrement ironique (on pense à Lou Reed), la palme revenant à « Jack K. », par ailleurs grande chanson (essayez d’imaginer la même en français, sans qu’elle vous paraisse ridicule).

Il paraîtrait que durant sa longue absence, il aurait écrit pléthore de nouveaux morceaux, qui n’attendent plus que de sortir. Autant dire qu’à partir de maintenant, on affûtera notre vigilance, prêt pour recevoir notre prochaine leçon de songwriting. Je ne saurais que trop vous conseiller de vous inscrire au cours, vous aussi !

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