Il est assez étonnant, le line-up de Mermonte : cinq musiciens (dont trois jouent des percussions) entourent Ghislain Fracapane, le leader de ce collectif rennais. Des percussions donc mais aussi des voix, des cordes pour produire une musique libre et plutôt originale. Si, sur le premier morceau, j’ai un peu craint que la musique ne s’enferme dans le ghetto (qui m’est un peu hermétique) de la Toy Music, la suite des titres prouve qu’il n’en est rien : musique folk, rock (voire post-rock sur des titres comme « Oups »), soupçons de jazz et vocaux aériens, la musique de Mermonte respire et se donne de l’espace : entrelaçant les guitares et les voix, le groupe atteint un certain lyrisme et simule les embruns que son nom évoque. Sur ce court album, chaque chanson est une vignette qui présente les possibilités du groupe ; hésitant entre le français de ses origines et l’anglais cher à la pop, Mermonte rappelle aussi le monde ludique et poétique de Frànçois and the Atlas Mountains, cet autre collectif (tout aussi recommandable) qui a un pied en Grande-Bretagne et l’autre dans l’Hexagone.
Certains titres comme « Grain » sont quasi instrumentaux et portent une énergie plutôt rock, d’autres se font plus intimistes (la pause acoustique de « Jamie ») ou encore évoquent les « chabadabada » des comédies musicales composées par Michel Legrand. Car cela semble être la volonté de Mermonte : créer une musique qui laisse une large place au visuel, à l’imagination et au voyage. Ce qu’ils réussissent parfaitement.