Ce jeune auteur-compositeur, installé sur Paris et aux origines anglo-américaines, a choisi de garder le patronyme de ses ancêtres pour présenter une musique pop, et de ce qu’il y a de plus romantique. « Back to the Road » pose en quelques secondes sa prose et son instrument de prédilection : le piano. On part à la dérive, avec cette voix singulière et nostalgique.
Son écho disparaît à point nommé pour donner un véritable rythme au refrain de « Knife & Gun ». Sur fond de vengeance nerveuse, Edward Barrow scande un entêtant « It’s gonna be alright ». Les rencontres amoureuses et les séparations lui ont permis d’exprimer et de mettre en musique ses émotions, entretenant ainsi un univers purement sensible. Avec « Blue Eyed Man », on pense tout simplement à la voix d’Elvis Presley, sur laquelle glisse des accords étincelants. Il reprend en suivant « Life Is Beautiful », morceau extrait de son premier EP. Ses gammes laissent ici une impression particulière, entre optimisme et plénitude. Avec « Two Little Birds (part one) », son itinérance nous enveloppe peu à peu, tout en marquant une rupture électro avant de revenir à des instruments encore plus rares dans leur genre, à l’instar de l’omnichord (« Nothing in my Belly »). Sous un arbre et pensant à son grand-père, il a choisi de jouer de l’autoharpe, utilisée en son temps par June Carter, l’épouse de Johnny Cash. Le réconfort et le mystère des bois sont plus que perceptibles. Une approche originale de la musique folk, se terminant sur quelques notes suspendues et bien féminines.
« The End of Something », riche de sonorités, telles que celles d’un harmonica, confirment le goût du compositeur pour les décennies passées. On aimerait encore passer d’autres après-midi au jardin et en si bonne compagnie polyphonique. La mélancolie a du bon parfois.