Bonne pioche, une fois de plus, pour l’i.Boat. Le bateau bordelais accueillait effectivement d’un côté Middle Class, groupe bordelais précédé par sa renommée, et de l’autre, Breton, qui après avoir enflammé les coeurs l’hiver dernier, vient confirmer toutes les louanges reçues pour « Other People’s Problem ».
C’était seulement le… deuxième concert pour Middle Class. Et pourtant, la cale de l’i.Boat est franchement bien remplie. Puis je reconnais dans le groupe des membres de Pendentif, groupe pop sucré à souhait. Ici, l’ambiance est très différente. Hymnes rock moites et ambiance de déprime au pub se mélangent avec une certaine réussite, celle d’un groupe qui préfère noyer ses chagrins et emmerdes dans un rock mélodique, aérien et dont on devine pourtant qu’il est salement terre à terre. Le son est pluôt bon, ce qui ne gâche rien, tout comme le côté très pro de la prestation, qui laisse à penser (espérer) que le groupe a tout pour prendre de l’ampleur.
Le sempiternel changement de plateau est l’occasion pour la salle de continuer son remplissage, et les premiers rangs sont étouffants. Mais vaille que vaille, je me faufile. Sous un spot (et un spot, ça chauffe). Mais il y en a d’autres qui chauffent, ce sont les cinq gars de Breton. Roman Rappak (leader de la formation) est survolté, et je pargare cette excitation, car dès les premiers morceaux, Breton est à fond, le public répond présent et tout le monde transpire dans la joie et la bonne humeur. Ce qui mérite d’être relevé, c’est que la prestation live semble libérer les Anglais : tout est plus dansant, moins millimétré et du coup, il y a une vraie excitation qui monte, qui en fait d’ailleurs mourir un retour sur scène. Pas de problème, le groupe enchaîne et l’ensemble du set se révèle d’une fort belle tenue : « Edward the Confessor », « Wood and Plastic » ou « Governing Correctly » (tout un programme !!) sont des tubes, qui établissent un pont entre LCD Soundsystem et Foals (enfin, à peu près). Je suis tout surpris quand le concert s’arrête : emballé par ce live qui témoigne à la fois d’un goût pour la musique du corps et les constructions cérébrales de morceaux, Breton m’avait happé et fait perdre mes repères. Je pense que je ne serai pas le dernier !