La venue de Botibol était liée à la sortie de son EP « The Wild Cruises », très bel objet mais avant tout très beau disque. Et donc, le Krakatoa de Mérignac, toujours juste avec les talents issus de sa pépinière, avait laissé à la « star » de la soirée le soin de choisir son invité en première partie.
Et c’est El Brindador, ex-camarade de cave de Botibol il fut un temps, mais désormais expatrié à Saragosse, qui a assuré le spectacle. Je parle de spectacle à dessein : quel panache ! Quelle présence ! Seul avec sa guitare, il chante des chansons folk du meilleur goût, de facture classique mais avec une âme, un truc en plus, une voix qui porte, un côté décalé dans l’attitude. El Brindador a ce truc en plus, qui a fait de ce set une très belle révélation pour moi, comme quoi, il n’est jamais trop tard.
Botibol, j’étais déjà plus en terrain connu, en tout cas c’est ce que je pensais. Mais en un peu plus de 7 mois, c’est l’équivalent d’une (presque) révolution qu’a mené Vincent Bestaven et son groupe. Car c’est un groupe au complet qui est sur scène, une fine équipe avec batterie (avec le toujours sympathique Arch Woodmann, excellent batteur soit-dit en passant), basse, trompette / claviers et toujours Vincent au chant et la guitare, qui se fait de plus en plus souvent électrique, pleine d’effets. La trompette apporte elle aussi un vrai plus, comme les effets psychédéliques, présents, mais sans jamais noyer les mélodies, qu’elles proviennent du premier album (seule « Friends » déroute un peu, alors que « We Were Foxes » ou « Arudy » sonnent toujours aussi bien) ou de l’EP, qui portait dans ses gènes cette aspiration plus ample (« Blue » qui a eu un gros break bien placé au milieu, « Stern Faces »). Au final, un set assez court, mais qui vient affirmer Botibol comme un des groupes les plus intéressants à suivre, et aussi l’un des plus aventureux.