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Disques

Anaïs Mitchell – Young Man in America

Anaïs Mitchell - Young Man In America

J’ai failli passer à côté de ce disque. Je n’avais pas écouté « Hadestown » avant ce disque, et n’étais pas familier avec l’univers d’Anaïs Mitchell, cette jeune Américaine trentenaire née à Montpelier (dans le Vermont, oui oui). Quasi inconnue ici, elle en est à son quatrième album depuis 2004.

Des disques de folk / americana venus des Etats-Unis, on en a vu passer une belle cargaison ces dernières années, certaines des interprètes ayant d’ailleurs une carrière météorique. La musique d’Anaïs Mitchell dégage autre chose quand on s’y plonge. Il y a tout d’abord ce mélange entre cette voix un peu nasillarde, un peu sucrée et enfantine, et ces mélodies qui portent en elle une certaine tradition, un peu de classicisme qui aurait été dépoussiéré avec délicatesse. Très riches, faisant appel à une multitude d’instruments (violon, flûte, clarinette, banjo, accordéon…), elles témoignent d’une volonté d’offrir un écrin soigné, d’ouvrir à différentes ambiances le disque qui évite ainsi le ronron qui menace parfois ce style d’Americana. Blues pour entamer les débats (« Wilderland »), flânerie au coucher de soleil (« Shepherd », « AnnMarie »), ballade au piano très réussie (« Coming Down », reprise par Bon Iver) ou déambulation folk âpre et passionnée sur « Dyin’ Day » (dur de ne pas penser aux débuts d’Alela Diane avec ce banjo et ces voix entremêlées), Anaïs Mitchell garde une unité de sens sans s’enfermer dans une unité de forme trop pesante. Et quand elle convoque cuivres et arrangements luxueux, c’est à Sufjan Stevens (ou plutôt à son versant folk) que je pense. Un pied bien dans l’indie, ce qu’il faut de respect et de fidélité à la tradition, Anaïs Mitchell est une songwriter bien de son temps, à la maturité qui justifie la découverte et mérite le succès.

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