NZCA/Lines est le projet de Michael Lovett, Anglais qui a su s’entourer pour ce premier album (entre autres de Ash Wokman, producteur de Metronomy) et mettre ainsi en musique ses idées. Ici, il est question de pop, mais celle-ci n’a pas en elle une joie de vivre éclatante. Cette pop est glacée, non dépourvue d’émotion ni de sentiments, mais ceux-ci sont voilés en permanence, sous une fine couche de mélancolie, de torpeur, de tension réfrénée. Il y a beaucoup de sons synthétiques, les voix sont toujours enveloppées d’effets, et les titres les plus enlevés du début (« Compass Point », « Okinawa Channels », single imparable, « Atom & Axes ») laissent rapidement place à un décor plus sombre, comme si « New Magnetic North » marquait la fin de l’entrain ressenti sous les spotlights. La suite se déroule underground, mais on y danse avec volupté (« Nazca »), les slows se font oppressants et moites (« Base64 Love »), avant que revienne un esprit libérateur sur « Work », dont les sonorités très années 80 sont particulièrement efficaces. Le disque se referme sur les notes vaporeuses de « Patrol Late Back », signe que la fête est finie, mais l’atmosphère de celle-ci fait espérer que tout cela recommence bientôt.