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Festivals

La Route du rock hiver – Du 17 au 19 février 2012 à Saint-Malo

Décibels, galettes saucisse, conférences décalées, révélations et bonnes surprises : il y a eu tout cela et plus encore à la Route du rock hiver 2012, un festival hors saison devenu incontournable. Compte rendu.

Vendredi 17 février

Si cette édition 2012 de la Route du rock hivernale avait commencé dès le mercredi à Rennes avec le concert du duo ambient/néoclassique A Winged Victory For The Sullen dans la chapelle du Conservatoire, le véritable démarrage pour la plupart des festivaliers avait lieu le vendredi soir à l’Omnibus de Saint-Malo. Une soirée placée sous le signe de la découverte, ou – si l’on voit plutôt le verre à moitié vide – manquant de têtes d’affiche. On y allait donc les mains dans les poches, en se disant qu’on n’était pas à l’abri d’une bonne surprise.

 

Vers 20 h, les toujours excellents chauffeurs de platines Magnetic Friends (avec un petit changement de line-up par rapport aux éditions précédentes) laissent la sono à Gauntlet Hair, duo de Chicago composé d’Andy R. et de Craig Nice. Si ce dernier assure pleinement le set avec ses percussions tribales puissantes, on n’en dira pas autant du chant d’Andy R. qui se noie dans une trop grande reverb. Cela plonge les mélodies dans une sorte de bouillie homogène, gommant les subtilités et rendant les morceaux quasi interchangeables. Le public encore peu fourni à cette heure se montre moyennement réceptif, et les Américains quittent rapidement la scène. On reste néanmoins curieux d’entendre ce que cela peut donner sur album.

Ce sont les Caennais de Kim Novak qui leur succèdent, en remplacement de New Build qui a annulé. Un rock à (deux) guitares élégant et efficace, à défaut d’être très original. Si la musique est moins sombre que par le passé, le groupe n’a rien perdu de sa puissance, même s’il gagnerait sans doute à varier un peu son instrumentation et ses sonorités (il s’agissait d’ailleurs d’une des rares formations du festival sans claviers ou synthés).

 

Kim Novak

Annoncés comme l’un des possibles buzz de 2012, les Américains de Caveman n’ont pas déçu. Certes, leur folk-rock sophistiqué et atmosphérique n’est pas sans rappeler les Local Natives, Midlake, Fleet Foxes ou les Dodos dans un style plus rythmé (voire parfois Grant Lee Buffalo ou des groupes « alternative rock » des années 80), et l’idée de doubler la batterie par un tom basse dont joue le chanteur (très bon au demeurant, comme le guitariste à chapeau et costume) est en passe de devenir un lieu commun. Mais le groupe de Brooklyn, visiblement ravi d’être là, impose rapidement sa personnalité et séduit le public au fil d’une dizaine de morceaux lumineux et intenses. « My French is terrible but you guys are wonderful » : peut-être le début d’une belle histoire entre Caveman et la France ? De tous les groupes de cette édition, certainement l’un de ceux que l’on a le plus envie de revoir très vite, en tout cas.

 

Caveman

On n’en dira pas forcément autant des cinq jeunes Londoniens de S.C.U.M : même si leur concert était loin d’être indigne, on avait un peu l’impression de voir et d’entendre des Horrors en version friperie. Le son deux fois trop fort – problème récurrent de la soirée – n’arrangeait rien, et la voix très maniérée du chanteur avait tendance à taper sur les nerfs. Reconnaissons quand même aux Anglais une certaine ambition art rock, une fille plutôt mignonne à la batterie et quelques passages planants du plus bel effet ; pas tout à fait un énorme coup de cœur, quand même.

 

S.C.U.M

La soirée se terminait par du costaud, soit The Men, un groupe new-yorkais avec… une fille à la basse, et une sérieuse envie d’en découdre. Ce qui n’était plus vraiment notre cas à 2 heures du matin, et malgré leur parfaite maîtrise d’un hardcore/metal/noise urgent et intense quoique émaillé de digressions instrumentales, joué avec les potards à 11 et les doigts dans la prise (l’écoute intégrale de leur album « Leave Home » demande une véritable abnégation), on partira avant la fin rejoindre notre chambre d’hôtel qui, cette année, avait la bonne idée d’être située à quelques centaines de mètres de l’Omnibus.

 

The Men

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