Sans compter de nombreuses collaborations – de Barzin à Great Lake Swimmers – sur le sol canadien pendant les années 2000, Sandro Perri s’est consacré principalement à deux projets tout aussi expérimentaux : Glissandro 70 et, dirons-nous, l’électronique Polmo Polpo. En atterrissant dans les bras du label montréalais Constellation, il retrouve aussi son véritable nom, ainsi que son amour pour les ambiances folk et acoustiques. Quatre ans se sont écoulés depuis son dernier album, « Tiny Mirrors« . L’exotisme d’Impossible Spaces surprend et surpasse les pyramides en carton-pâte numérique de la pochette. Préparez-donc vos oreilles à déambuler pendant une quarantaine de minutes, et plus encore pour la bonne cause.
Sous couvert d’expérimentation, aux descentes plus ou moins vertigineuses, le Torontois confirme avec franchise son talent de compositeur. Multi-instrumentiste, sans être bruitiste, il trace différentes pistes et les recroisent d’un morceau à l’autre. L’heure est donc au changement, certes avec une légère nonchalance (« Changes »). Jazz, soul, disco ou encore bossanova (« Love & Light ») se font écho. Les soupirs en saccade accompagnent sa voix, qui n’est pas seulement angélique. Les claviers se dérobent progressivement sous les bois (How Will I? », « Futureactive Kid »). De passages en rupture, les accents pop et illuminés de « Wolfman » attestent la complexité des arrangements et des sensations choisies. Rien n’est impossible et voilà un peu de picking pour conclure ce disque maîtrisé et coloré.