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Disques

The Black Keys – El Camino

The Black Keys - El Camino

Si la Camino est une sorte de monospace sans grand charme (pour nous, simples automobilistes européens), c’est le titre qu’ont retenu le duo des Black Keys pour leur nouvel album, qui succède donc au rutilant « Brothers« . Ils sont visiblement passés maître dans l’art du tuning : « El Camino » est un bolide grand luxe, puissant et souple.

The Black Keys a toujours comme copilote Danger Mouse pour ce nouveau disque. Mais les différences avec « Brothers » sont suffisamment nombreuses pour que l’on ne puisse reprocher à « El Camino » de faire du surplace. Onze titres, une durée de moins de quarante minutes, c’est nettement moins que « Brothers » qui lézardait sur quinze titres et près d’une heure. Pied au plancher, Dan Auerbach et Pat Carney ouvrent le disque sur le tube de cette fin d’année, ce riff grondant, ces teintures soul et cette excitation qui traverse « Lonely Boy » et rend le titre électrisant. Nos duettistes ont tourné (pour de bon ?) le dos aux contraintes du duo, n’hésitant pas à faire cohabiter les riffs les plus sauvages et la batterie la plus primaire avec des arrangements soul, des choeurs, des mélodies qui secouent et revisitent de fond en comble les années 70. Le blues est toujours à la base de l’ADN du groupe, comme cela s’entend sur le poisseux « Gold on the Ceiling » (qui évoque les terribles Black Diamond Heavies) ou les rugueux « Money Maker », « Run Right Back » ou le final de « Little Black Submarines ». Mais The Black Keys a ajouté une vraie souplesse, des rythmiques qui tapent au corps et le font bouger, danser, comme « Sister », « Stop Stop », « Mind Eraser » ou « Dead and Gone » : c’est soul, érudit mais avec une façon de faire ressortir le plaisir primaire et instinctif des chansons. L’ensemble est tellement bien ficelé que l’on n’est pas vraiment surpris d’entendre une intro qui sonne comme… Arcade Fire sur « Nova Baby », pop jusqu’au bout des ongles, porté par un orgue et une section rythmique à leur top. The Black Keys arrive à garder sa patte et en même temps à se fendre de tubes imparables : que peut-on souhaiter de plus ?

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