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Disques

Unison – S/T

Unison - Unison

Magie des modes (et on ne croit pas si bien dire) puisque depuis quelques lunes sévit partout ce qu’on appelle la witch house. Certainement diligentée jusqu’à nos beaux rivages par des Carabosses à balais, la voici incarnée par Unison, un duo français qui monte le son et dès le second morceau délivre un « Heartcore » programmatique : bourrin à coeur de verre. Ne pas secouer, fragile ! Et de toute façon, ça bouge tout seul. Dès l’ouverture, « Blood Blood Blood II » opère la délicate rencontre entre les guitares shoegaze de M83 et les synthés-Uzi à la Salem. On regrette d’ailleurs que ce mouvement ne se soit pas appelé « keygaze » (pour keyboards, hein ?), on l’aurait fait breveter et on vivrait depuis dans les îles Vierges, deux putes à nos bras plus très blancs. Mais voilà le monde est mal fait, et nous écoutons Unison en grignotant des chipsters dans notre une-pièce en location. Vie brutale. Qu’en dire sinon ? Originalité à l’état de veille, mais présence d’un son et d’un univers au moins (bon, un peu génériques, d’accord).

La petite voix éthérée de Mélanie Moran déploie des choses vaporeuses et minimales sur le plutôt efficace « Lost Génération » (ou comment Mylène Farmer s’est invitée chez les Crystal Castles – oups, non, pardon, ça, c’est « First Degree »). De son côté, « Brothers & Sisters » nous fait penser à une version laidback de John Lord Fonda. En filigrane (sans ombre, hein ?) on distingue ça et là des échos réactualisés en baie peu profonde du premier Cocteau Twins, le fatidique « Garlands ». Plus près de nous « Put Your Hands in the Air » se programme en mode aride comme les morceaux les plus abstraits du dernier These New Puritans. Le meilleur reste « Outside » avec sa rythmique grimaçante et reptilienne à la Nine Inch Nails, et des vocaux moins cumulo-nimbus (une option à fouiller si l’on veut bien nous croire). Unison n’est certes ni rien ni pas grand chose, mais sa sève noire doit mûrir encore un poil avant qu’on ne la boive avec délice à même l’entaille comme dans tout Twilight (et nous ne sommes mêmes pas adolescentes, voyez vous).

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