Encore une bombe de Clapping Music, décidément meilleur label français (donc du monde) de l’année 2011, puisqu’il faut déjà penser aux classements de fin d’année… Je ne sais pas pourquoi mais je suis passé à côté du premier album d’Orval Carlos Sibelius malgré un nom qui a tout pour me plaire : la meilleure des bières belges, le plus drôle des révolutionnaires professionnels, la plombe romantique finlandaise… Peut-être que son passage par Centenaire m’a fait reconnaître son indéniable talent ? En tout cas, ce très beau 7’, vinyle bleu et pochette chamarrée, claque comme la batterie (merci Bertrand Auguste Mougel) lancée à toute berzingue sur l’ouverture géniale « I Don’t Want A Baby », hymne fédérateur pour tous les adulescents pré-quadragénaires, que nous sommes en tout cas.
Le folk tarabiscoté est bien malmené sur ce disque enregistré dans l’urgence sur un quatre pistes, sans aucun ordinateur impliqué dans la production, nous précise la pochette. C’est donc une sorte de cri primal, définitif voire un testament musical.
On apprécie particulièrement les échappées cinglées comme « King Caju », secouant le folk janschien entre les titres « First Booke Of Songes » et « Recovery Day », ce « Sientelo », sorti de nulle part, fuyant de partout et semblant invoquer d’étranges esprits à un sabbat musical cheulou ou, enfin, « Invisible », organique et numérique hommage (?) aux encouragements de fin de partie des jeux vidéos old school. Le rockeux hargneux « Alihyde » pourrait (devrait ?) être un super tube pour des soirées chimiques en mode retombée d’acide, tout comme « Dead Slug » en mode montagne russe avec une superbe explosion vocodale et au solo non identifié.
Toujours est-il que le folk d’Orval Carlos Sibelius se pare d’étranges couleurs, joue avec les claviers, les collages et les structures, séduit autant qu’il peut faire peur. Reste-t-il encore des champignons dans les prés ? Si oui, il est temps de passer commande auprès de Clapping Music et de partir pour la campagne se remplir les oreilles et l’esprit de délices sensationnelles.
Orval Carlos Sibelius – Territoires de l’inquiétude – POPnews
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