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Disques

Richard Swift – Walt Wolfman

Richard Swift - Walt Wolfman

Richard est mon nouveau héros, mon nouveau dieu. Encore un de ces noms lus des centaines de fois et dont l’écoute fut sans cesse repoussée. Même la luxuriante production du « St Bartlett« de Damien Jurado (autre oublié/inaperçu habituel) ne m’avait pas encore conduit sur la discographie de Richard Swift (erreur réparée sur le champ par un virement sur le compte de Secretly Canadian). Qu’importe puisque c’est le bon moment aujourd’hui. « Walt Wolfman » est une bombe. Une bombinette (20mn) de rock funky, de soul salie, de pop spectorienne dont les textes sont peuplés de monstres d’Halloween. Le bon moment pour écouter cet album donc. Apprenez, néophytes et/ou paresseux, que Richard, intronisé nouveau membre de The Shins sur la dernière tournée, s’est fait mal aux petites papattes et a cru en finir avec la musique. Angoisse de mort, passé repassé à la va-vite et à reculons : on trouve tout cela dans cet EP sous forme de renaissance-transformation, soit une union contre nature entre le poète Walt Whitman et le grand méchant Loup Garou de la pop. Richard a retrouvé la coke de Phil S. sur le cadavre de « Whitman », titre tout en clochettes, batterie martiale et guitares à la dérive (on pense à The Walkmen aussi). »MG 333″ fait danser les fantômes de la Motown du côté de New Orleans et finit par une accélération jungle du beat dans le bayou (oui, ça fait peur comme ça mais c’est très efficace). Sur « Laugh it up », ce sont carrément les cadavres du jeune Marvin G. et de sa Tammi T. que Richard est allé déterrer.

La puissance du vaudou tient aussi à sa transe : les machines infernales de Detroit vrombissent sur le « Zombie Boogie » (à moins que ce ne soit la basse ?) et Richard hurle comme un iguane possédé et atteint de la danse de Saint Guy. Plus loin, on baigne dans l’huile poisseuse de garage avec « Out & About », titre aussi funky et punchy que Lee Dorsey qui envoie valdinguer dans les coins le pantin Curtis M. (est-ce d’ailleurs ce dernier dont on entend le rire démoniaque en fin de titre ?). Enfin, Richard interpelle « Drakula (hey man !)  » pour réparer sa bagnole et file droit vers l’enfer funky groovy de « St Michael » (saint patron des attouchements sur mineurs). L’enfer du rock nous est alors promis, à nous pécheurs-auditeurs, parce que, on connaît la rengaine : s’il est un enfer ici-bas, on y aura tous droit. Les hurlements-hululements de Richard, comme une vieille douleur ou une vieille peur, hantent ce disque, exorcisme puissant et dansant, et fera les belles nuits de pleine lune de vos soirées à venir.

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