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Disques

Freschard – Shh

couverture

Discrètement, Clémence Freschard continue son compagnonnage aux côtés de Stanley Brinks. Avec « Shh », son cinquième album, elle s’impose comme la Claudine (Longet) 2.0 ayant troqué L.A. pour Berlin. « Shh » est plein de titres qu’on devine chantés avec le sourire (« No, No, No », « A Little Bird Told Me So », « Tweet Tweet ») et écrites avec sincérité (« All I Care For », « Pain », « Not Ready » co-écrite avec Dave des Wave Pictures).  Il est impossible de bouder notre plaisir à entendre chanter ses chansons en anglais avec ce charmant accent français et le ton velouté de la voix de Clémence.

Les arrangements sont comme toujours soignés, démontrant que DIY ne veut pas forcément dire pauvreté de moyen : citons le break noisy de « Silence », les vents soufflant un peu partout, les curieux craquements sur le magnifique slow de cet automne « All I Care For », le violon d’un des Kaniks sur le klezmero-calypso « A Little Bird Told Me So », les percussions évitant le démonstratif. Même s’il est difficile de savoir qui fait quoi, on suppose que, dans l’ombre, le magicien Stanley Brinks se régale dans le rôle d’enlumineur, posant un solo ici, superposant des couches de trompettes et de clarinettes là, ou encore, frottant la guitare dans un coin. Encore une fois, on pense au Velvet Underground de Lou Reed (lorsque ce dernier ne rejouait pas Berg avec Metallica et quand Moe Tucker n’était pas encore acoquinée avec le Tea Party) en écoutant le chanté-parlé de Clémence et la guitare claire et bavarde de Stanley sur « Tweet Tweet ». Clémence prend de l’assurance (ses titres et ses albums sont de plus en plus longs) et cet excellent « Shh » susurré nous donne envie de réécouter son non moins bon album précédent, « Moonstone » qu’on vous recommande également chaudement.

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