Le plaisir qui émanait du disque des deux musiciens a beaucoup joué dans ma motivation à aller assister à ce concert. Direction donc la sympathique salle du Krakatoa, toujours limitrophe de Bordeaux, et hélas cette fois-ci peu remplie. La configuration adoptée par l’équipe de la salle permet néanmoins de créer une ambiance intime et propice à l’exercice du live.
Après avoir loupé l’ouverture, confiée à Richard Jones, je me place devant (ou presque) pour bien profiter de l’ambiance et de la complicité entre les musiciens. Car celle-ci saute rapidement aux yeux, elle est évidente et enthousiasmante il faut bien dire. Renaud Brustlein est en face de moi, et j’ai l’impression de voir un gamin surexcité qui joue avec une de ses idoles. Dit comme ça, ça semble moqueur, mais bien au contraire, on sent que ça lui donne de l’énergie, et le plaisir qui est le sien est aussi le nôtre. Les riffs rageurs et charmeurs de « Visions of Madonna » donnent le ton : Chris Bailey est l’attraction pour certains (vieux) fans, le leader charismatique et le bassiste qui prend une cure de jouvence avec ses musiciens, qui s’adonnent avec plaisir à ce mélange entre rock cool, efficacité pop et racines folk. « New Sidewalks », « Muse » et son intro électrisante ou le rythme enlevé légèrement country de « Winter » sont redoutables sur scène, ça donne le sourire et Chris Bailey semble presque rajeunir dans cette belle euphorie. S’il interprète de vieux titres, ils se fondent avec naturel dans la setlist, pour le plus grand plaisir d’un public pas très nombreux, mais bien présent au stand merchandising. Cette belle soirée s’est ainsi terminée comme elle a commencé, dans la complicité et le naturel entre spectateurs et musiciens.
