Oui je l’avoue, c’est d’abord une histoire de curiosité un peu malsaine qui a porté mes oreilles sur « The Violent Life and Death of Tim Lester Zimbo ». Titre d’album et nom de groupe improbables, tenant respectivement de la blague potache, voire du concept album fumeux et possible référence aux films-classements de Peter Greenaway. Et puis on sait ce qu’on pense des disques enregistrés par des journalistes… J’aurais dû me méfier et repenser, entre autres, au fabuleux destin d’Ira Kaplan de Yo La Tengo. Emmanuel Tellier et ses amis n’ont pas à rougir de leur disque et de leur belle collection de chansons. Louchant ici sur l’Amérique des grands espaces et des chemins de traverse de Wilco (« When I’m slowly disapearing »), lorgnant là sur le très fermé American Music Club (« Lincoln » entre autres), « The Violent Life and Death of Tim Lester Zimbo » suinte la pop lysergique et trafiquée des Flaming Lips (« Hopi, Looking at the Waves », « The Crazy Caroussel ») et aime piquer des idées d’arrangements chez l’ami Dave Fridmann ou feu-Mark Linkous (les claviers de « You’re too Sentimental », « Automatic Love »). Certes, le disque est long et bavard. Et si le désir de jouer semble avoir en apparence pris le dessus sur celui d’écrire, les paroles font souvent référence au besoin d’écrire sur la musique (« Is it a Blessing or a Curse » ou « Summer is coming »). On ne se refait pas (totalement) donc… En tout cas, on sent l’engagement et l’envie de bien faire, de (se) faire du bien, de ne rien laisser au hasard : « The Violent Life and Death of Tim Lester Zimbo » est donc un disque plein. Et plein de tubes : « A Notebook at random » par exemple, catchy à souhait et plein de petits détails attachants, ou le déjà cité « Is it a Blessing or a Curse », soit du Prefab Sprout sous acide. Que des bonnes raisons pour plonger dans « The Violent Life and Death of Tim Lester Zimbo ».
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